Yaïr Barelli dans sa création propose une association de ses passions pour la danse, la musique et son histoire personnelle. Dans une chorégraphie très surprenante, il mêle l’improbable, le surprenant et le drôle avec une facilité déconcertante.

Avec des faux airs de Freddy Mercury, Yaïr Barelli occupe l’espace pendant l’arrivée des spectateurs dans la salle. En fond sonore, ce n’est pas « Bohemian Rhapsody » que nous entendons mais les variations Goldberg de Bach. Une partition considérée comme des oeuvres les plus importantes écrites pour clavecin à deux claviers. La musique est d’une infinie richesse avec son harmonie, son rythme avec une technique contrapuntique novatrice. Inlassablement l’air revient encore et encore mais jamais vraiment de la même façon. Parfois le danseur la fredonne, chante les notes, les joue au piano… et le reste du temps on entend en fond sonore la musique. Une excuse pour l’artiste d’occuper l’espace et de laisser toute la place au corps de s’exprimer, avec une très grande liberté.

Impossible de douter de la maîtrise de Yaïr Barelli sur ces mouvements. Même si certains paraissent hasardeux, on constate leur véritable perfection. Et si le doute venait à vous traverser l’esprit, une étonnante et drôle parade musculaire s’offre à nos yeux ébahis. Les notes de Jean-Sébastien sautille tout comme les muscles pectoraux, biceps et muscles fessiers. Une dérision qui apporte de la fraicheur à une musique très rigoureuse. Un tempo qui connaît des ruptures tout comme celle du groupe Queen. La tenue et le maquillage ne sont pas choisis innocemment. Cette tunique moulante blanche n’est pas sans rappeler l’exubérance de Freddy Mercury tout comme cette danse avec le micro qui rappel le concert mythique du groupe au stade Wembley en juillet 1986. Il fait également un clin d’oeil au faune de Nijinski. Les références, bien entendu, ne s’arrêtent pas là. On trouve même des mimes de la « La Joconde » de Léonard de Vinci ou « Le Désespéré » de Gustave Courbet.

Il ne s’interdit absolument rien et va même jusqu’à vider un extincteur sur scène. Impossible à dire que Yaïr Barelli n’a pas le sens de la mise en scène et de la dérision. Il sait parfaitement jouer l’idiot lui permettant de conquérir l’affection du public qui rit de bon coeur. La danse devient prétexte à une performance déroutante et étonnante. Le tout mise en lumière par Yannick Fouassier qui sublime la folie douce du danseur. Il sait l’accompagner soit avec délicatesse ou soit avec peps. Et surtout, il permet de diriger notre regard sur les yeux de l’artiste qui nous prend souvent à partie. D’autant plus quand il commence à se lâcher complètement. Il se met à aboyer comme un chien ou il porte une perruque pour secouer la tête tel un chanteur de métal.

Vous l’aurez compris, un spectacle singulier dont on ressort surpris et enchantés.

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