Ann Van den Broek nous propose de participer à une curieuse confession. Les uns après les autres, les danseurs se lancent dans un rituel assez mystérieux. Mouvements répétitifs, musique amplifiée, mots énigmatiques… est-ce un symbole d’une humanité changeante?
Contrairement à d’autres arts, la danse contemporaine se veut moins grand public et moins accessible. Soit on rentre dans l’univers que propose la chorégraphe ou soit on trouve le temps long en se demandant ce que l’on voit. Et cette fois, je fais partie de la seconde catégorie. Déjà, lorsque je vais voir de la danse, je m’attends bêtement à voir des gens danser. Et c’est là que la néophyte que je suis s’affiche. Pourquoi devrait-il danser? Après tout, n’existe t’il pas la non-danse dans l’histoire de danse contemporaine? Alors, voir des gens qui marchent en file indienne au même rythme et s’arrêtent devant un micro, c’est normal. Effectivement, ils changent de rythmes et de position sur une musique électronique joué sur le plateau. Parfois sur le fond de scène est projeté des images en direct des artistes qui sont devant le micro. Puis d’un coup, les choses changent un peu et chacun s’éparpillent.
Une question se pose, à quand de la nudité? Souvent, cela va avec la danse. Il n’a pas fallu trop attendre qu’un homme se dénude et qu’une caméra fasse un gros plan sur ces parties. Qu’importe, une démarche de sublimation du corps doit se faire derrière même si je ne comprend pas le sens. Mais est-ce que je comprend le sens de quelque chose? Là est la véritable interrogation. Je me rassure en me disant que le spectacle ne dure qu’une heure. Je pourrais imaginer un discours sur la critique de la société, le mal-être de l’homme, les interrogations sur son identité et sur le sens de la vie… Et je pense que je ne suis pas trop loin du compte. Mais je n’ai pas adhéré et le temps m’a semblé d’une longueur infinie. Le besoin de prendre l’air se faisait de plus en plus important surtout avec l’augmentation du volume sonore. Quand la lumière revient dans sur le public, la libération est possible. L’enthousiasme des spectateurs ne se faisant pas trop entendre la sortie se fait plus vite. Ouf retour à la liberté.
Parfois, on voit des spectacles qui sont des déclics. Grâce à « Accusations », je vais mettre de côté la danse contemporaine pendant un temps. Merci Ann Van de Broek.