Un bruit inquiétant se fait entendre au loin. C’est le fameux Tyrannosaurus-Rex qui vient se repaître de la chaire innocente. Doucement il s’approche, il se fait voir, il s’affirme… Il a de quoi faire frémir ceux qui l’entourent. Mais qui est-il vraiment sous ces écailles vertes ?
Une plongée au cœur de l’entreprise
Le monde du travail peut se révéler souvent impitoyable. Alexandre Oppencini décide de nous raconter un moment particulier la vie d’un cadre trentenaire (lui ?) dans les back offices d’une grande banque internationale à Paris. Beaucoup de travail pour 2 000€ brut par mois. Le lundi, on parle du week-end avec les collègues. Alain a été voir Casse-Noisette, Alexandre va pouvoir discuter du spectacle avec lui car bientôt il va aller le voir aussi. Sauf qu’il n’arrive pas. D’ailleurs il ne reviendra jamais. La RH propose à Alexandre de reprendre le poste de N+1 officieusement bien entendu. Une réelle opportunité se présente à lui. On lui fait sous-entendre que si une migration importante ce passe bien le poste de responsable sera à lui. Il s’implique au-delà de toute raison. Ce que l’on avait fait miroiter n’était que du vent. On s’en servi de lui. A un moment le corps dit stop et tout explose.
Jurassic Park dans ton bureau
Le spectacle commence avec le fait qu’Alexandre aurait vu tout jeune le film Jurassic Park. Il se souvient de la scène effrayante où le géant Tyrannosaurus-Rex dévore une jeune brebis innocente. Enfant, il a fait quelques cauchemars. Une phrase lui était restée en tête : « Si tu ne bouges pas, il ne te voit pas ». Puis adulte, quand le personnage devient responsable ce film revient. L’idée est très originale de faire un parallèle entre les deux et le fait que le simple cadre devient de plus en plus un tyran. La pression est telle qu’il devient une autre personne et il détruit tout sur son passage. De plus cela se trouve accompagné par des jeux de lumière verte et le fond sonore de bruits d’animal qui s’approche et qui rugit.
Il parle du mal-être au travail avec le suicide et tentative de suicide. Il y a de la subtilité dans la construction de l’histoire. Alors pourquoi soudain faire entrer des clichés tels la femme noire qui se rase les sourcils et qui « encore » enceinte, l’italien avec un accent fort et qui ne travaille pas beaucoup, la femme seule avec son chat qui n’a rien que son travail dans la vie, la sourde donc cota Cotorep… Et quand il veut dispatcher de son travail, les autres ne sont pas solidaires. Surtout les trois vielles Marie qui sont syndiquées. Si elles sont syndiquées on ne peut rien leur demander. Au final, il ni a que lui qui sait travailler. Je trouve cela dommage ces petites choses qui n’apportent rien à l’histoire et qui nuise à la cohérence de l’ensemble. Car il y a indéniablement un travail d’écriture et de présence sur scène. Des petits éléments comme quand vers la fin du spectacle, le comédien semble absent longtemps. Le public applaudit mais ce n’était pas fini. Il y avait encore 15 minutes de spectacles (bien utile ?) pour finir sur une touche émotion et plus positive. Ainsi le spectateur pouvait repartir plus avec le sourire qu’une scène pétage de plomb qui m’aurait bien allé quand même.
Malgré une prise de partie très intéressante, interprété avec émotion et rage, il est dommage que certains détails nuisent à l’ensemble. Une mise en garde à prendre en compte tout de même sur les ravages du burn-out.
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