Ne vous fiez pas au nom de Pockemon Crew. Vous ne verrez aucun personnage de couleurs avec des pouvoirs. Bobino vous fera plutôt rencontrer un crew qui a déjà été champion de France et du monde de breakdance. Tenez vous prêt pour un spectacle qui mêle danse et réflexion l’omniprésence dans nos vies des réseaux sociaux.
L’obscurité doucement gagne la salle pour mieux éclairer la scène. On voit quelques jeunes hommes, assis en train de jouer aux cartes, discutent dont un qui joue de la guitare. Puis doucement, les jambes des danseurs commencent à s’agiter. La lumière change et une musique dynamique se fait entendre. C’est parti pour 1h00 de danse. Les tableaux se succèdent avec presque une grande fluidité. Il y a juste une interruption du chorégraphe, Riyad Fghani, qui nous lit un texte sur l’impact des réseaux sociaux sur les vies et les opinions. Une thématique qui est le fils d’Ariane que le spectateur va suivre petit à petit.
L’ingénieuse mise en scène captive le spectateur. On y voit par moment un rideau de perles métalliques que les danseurs s’approprient, des jeux avec la luminosité des écrans, des projections géantes sur toute la scène… Le tout agrémenté par une incroyable bande son et un très beau travail de lumière. Sur le plateau se succèdent une dizaine de danseurs, avec chacun sa spécialité. Les corps se dénudent, bougent, s’agitent, s’opposent, se complètent avec une grande dextérité. Toutefois, il y a une chose qui me dérange. Lorsqu’ils dansent ensemble la même partition, il y a toujours un décalage. Un petit détail qui montre que la perfection n’est pas totalement au rendez-vous. Mais est-ce bien important? Chacun a rempli son contrat pour emmener les spectateurs vers un autre monde. Et le meilleur moment reste celui de la fin, où chaque breakdanseur à la scène pour lui et fait ce qu’il veut. Une partie du public se lève et applaudit en rythme. La bonne humeur s’est répandue. Puis la lumière revient paisiblement sur le public, l’enthousiasme s’entend. Tous repartent convaincus d’avoir passé un bon moment, même s’il est un peu trop court.
La danse a encore de beaux jours devant elle car sans cesse on crée, on innove, on surprend le spectateur. La beauté du geste s’accompagne d’une critique sociale. Que demander de plus?
Bobino, 14-20, rue de la Gaîté 75014 Paris
Métro Gaité ou Montparnasse Bienvenue
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