Le revenu de chacun influe sur l’endroit où il habite. Moins on gagne d’argent et plus le temps de trajet pour se déplacer s’allonge. Les chemins de six personnages vont se croiser pour nous parler de la valeur de l’Homme.
Le spectateur rentre dans la salle. Sur scène, les comédiens sont déjà présents et échangent entre eux. On attend les retardataires avant que la représentation puisse débuter. Ils en profitent pour discuter entre eux tout en jetant des regards à la salle. Quand enfin la porte de la salle se referme, ils nous interpellent afin de bien éteindre nos portables pour ne pas gêner la représentation. Une fois que chacun à jouer le jeu, ils interprètent une chanson en russe en occupant tout l’espace. Voilà quelque chose d’intriguant. La curiosité s’en trouve piqué.
Six personnages vont se rencontrer le temps d’un échange : un homme en couple qui va trouver un emploi, sa femme, une traductrice stripteaseuse, un cruel homme d’affaire souriant, sa fille qui a un idéal, un étudiant en médecine qui fait un boulot alimentaire et sa sœur qui fait des ménages. Certains habitent le même immeuble et se rencontrent par hasard dans les escaliers et parfois se rendent service. La stripteaseuse rencontre le grand patron d’entreprise lors de séances privées. L’étudiant en médecine sortait avec la fille du patron qui pensait trouver un travail rapidement. La réalité du monde lui revient en pleine face et devient le bras de son père malhonnête. La femme de ménage passionnée de lecture prend plaisir à rendre visite à une de ces clientes à qui elle lit la même histoire depuis longtemps. Tous les chemins se croisent et montrent le lien entre le travail, le salaire et l’endroit où l’on vit. Scènes après scènes, chacun se dévoile montrant force et faiblesse et l’importance de l’argent.
Mais morceaux de vie après morceaux de vie, des questions se posent. Où est-ce que l’on veut nous emmener ? Pourquoi avoir tellement de moments qui se succèdent et qui au final ne nous apportent rien ? Alors le temps s’étale et semble s’arrêter. Mon voisin n’arrête pas de regarder sa montre afin de vérifier que l’heure avance. Puis l’ennui nous prend où les changements de chaises et de la lumière ne surprend plus. Les récits stagnent et les quelques erreurs du texte des comédiens se font entendre plus. Je m’attendais à une réflexion concrète sur les déplacements dans le grand public. D’autant plus que le théâtre de la Reine Blanche est réputé pour l’adaptation de texte scientifique sur scène. Aucune réflexion concrète, chiffrée, illustrée pour montrer ce sujet au combien important de l’urbanisation et des transports. Juste des histoires de gens simple où les discours ne sont jamais approfondies. J’ai l’impression que l’auteur voulait aborder de nombreux sujets mais le temps venait à manquer. Il a parlé un peu de tout et donc au final de rien. Les deux heures de représentations m’ont semblé très longue. Est-ce que 1h15 de spectacles n’aurait pas suffi pour évoquer la même chose ? Malheureusement que je pense que oui. C’est bien dommage car on sent la passion du théâtre des comédiens.
Une pièce décevante qui m’a laissé sur ma faim. Est-ce une volonté artistique de vouloir interroger le spectateur sur le sens du spectacle ? Si cela est l’objectif, il a été atteint.