Salvador Dalí est un personnage à lui tout seul. D’ailleurs son nom évoque toujours quelque chose, une peinture, une histoire ou une publicité même si l’on ni connaît rien en art. Alors pourquoi pas le mettre en scène pour une rencontre assez singulière ?
L’inspiration est venue d’une conférence prononcée par Salvador Dalí en 1955 à la Sorbonne. Le peintre y parle de ces inspirations, de sa technique, de ce qu’il aime et ce qu’il exècre, de Gala…. Bref, il y a assez de matière pour en faire un spectacle et sous forme d’une interview que va proposer Christophe Gauzeran. Alors d’un côté, il sera sur une chaise d’un petit bureau il pose les questions à ce divin Dalí et de l’autre l’artiste. Les demandes sont assez simples et directes. Mais les réponses vont être surprenantes et singulières. Fallait-il s’en attendre à moins ? Il affirmait haut et fort : « Le surréalisme c’est moi! ». Mais ces maîtres ne sont que des peintres classiques comme Raphaël, Léonard de Vinci… Les contradictions et sa mauvaise foi sont ces armes de prédilections. Il doit se mettre en scène sinon comment fera-t-il pour marquer l’Histoire ?
L’idée est bonne et séduira de nombreux passionnés d’art. Salvador Dali est un sacré personnage, égocentrique à souhait. D’ailleurs, quelques personnes âgées discutants avant d’entrer dans la salle étaient ravies d’aller passer une soirée en compagnie du personnage car elles allaient bien rigoler. J’espère que la déception n’a pas été trop grande. Car même si les éléments évoquées comme sa peinture, ses amours « O Gala » et ces amis/ennemis comme Picasso, Lorca, Breton… sont assez intéressants et peuvent prêter à sourire, il manque du rythme. Où est l’énergie incroyable de cet excentrique à deux pattes ? Les longueurs se font ressentir. L’écran en fond où se projette parfois des extraits de vidéo ou des peintures contribue à la cette impression de lenteur. Les effets type WordArt pour vidéo donnent moins de crédit à cette hypothétique rencontre. L’accent catalan de Philippe Kieffer (alias Dalí) n’est pas très agréable à l’oreille. Puis on s’y fait car il met beaucoup de conviction dans son personnage. La moustache et les costumes permettent vraiment de fondre comédien/peintre. Mais cela ne fait pas tout.
Un spectacle avec beaucoup de potentiel qui au final m’a déçu. Une lenteur qui casse l’image d’un Dalí énergique et fou. Le temps semble se ralentir comme si nous étions plongés et coincé dans une vidéo au ralenti. Dommage.