Direction la Maison des Métallos qui sait comme à son habitude proposer des spectacles à part. Parlez des inégalités sociales, d’homophobie, de luttes, d’espoir, rien ne leur fait peur. Alors laissez une scène à une danseuse, rien de plus normal. Mais que va nous proposer Raphaëlle Delaunay ?
Apéro de fin de saison aux Métallos
L’été est apparu et pour finir la saison en beauté, la Maison des Métallos transforme sa salle. Adieu les fauteuils confortables et bonjour tables et sièges. Car pour les derniers spectacles, l’apéro (avec ou sans alcool) est offert alors autant pouvoir poser son verre. Les formats proposés sont alors plus courts et toujours étonnants. Cette semaine, du 11 au 15 juillet, on peut y découvrir Soma, une création de la danse Raphaëlle Delaunay.
C’est qui Raphaëlle Delaunay ?
Une petite présentation en quelques mots s’impose avant de parler du spectacle en lui-même. La demoiselle s’y connaît en danse. Elle a débuté à l’Opéra de Paris avant de partir vers de la danse contemporaine. Ainsi elle a donné son corps en matière première à Pina Baush, Jiri Kylian, Alain Platel, Pascal Rambert… Puis l’envie de devenir son propre metteur en scène est née. Les projets vont alors devenir réalité avec Vestis en 2006, Hot Dogs en 2007 jusqu’à Soma en 2016 autour d’une réflexion sur le corps. Son travail intègre le texte, la musique, la lecture… avec la danse. Elle propose quelque chose de protéiforme.
Et qu’il a-t-il à voir sur la scène ?
Raphaëlle Delaunay arrive en fond de salle, jogging haut panthère, en proposant des exercices de respiration. Doucement, à pas de chat, la voie douce au micro, elle propose des exercices pour se détendre. Arrivé, sur scène les exercices nécessitent alors plus d’espace, puisqu’il se faut coucher. Les bruits de chaises se font entendre, car au fond de salle on ne voit rien. Ce qui n’est pas important puisqu’elle décrit les exercices qu’elle fait. Je devine alors que le spectacle alors commence et qu’elle incarne une professeure de fitness. La souplesse du corps de la danseuse est visible très vite.
Les exercices se suivent avec des remarques à des élèves présents appelant au rire. Mais voilà, le temps passe et les exercices continuent. Je me demande où cela va me mener. J’aurais peut-être dû lire le descriptif du spectacle avant de venir ce soir-là. Le gestes pour étirer et muscler le corps deviennent alors de plus en plus libre. Le son de la musique devient plus fort et plus rythmé. Les lumières sur scène changent et deviennent plus unie avec soit du vert ou du rose. Puis l’exercice reprend en partie pour après partir vers un homme/femme qui montre ces muscles son corps. Je me sens perdue, que dois-je comprendre ? Je prends la documentation du spectacle et je lis.
« (…) Elle interroge cette pratique physique intensive qui forge un corps non seulement résistant et performant, mais sculpté dans une certaine idée de la beauté. Envisagée comme une recherche sur le malaise de l’individu qui se perd dans l’illusion de son image, la pièce dévoile les fragilités de l’existence humaine dans un culte du corps qui frôle tantôt le tragique, tantôt le rire… ». Voilà tout de suite, c’est plus clair. La réponse à ma question serait plutôt, est-il important de mettre un sens à ce que je vois ? Ne faut-il pas juste profiter et essayer de ressentir quelque chose ?
Ce spectacle est pour moi une sorte de parenthèse dans ma journée. Mon cerveau s’est focalisé sur le corps souple de cette danseuse que j’aurais voulu voir danser. J’aurais voulu voir le potentiel créatif qui j’en suis sûre existe à grand niveau. Mais voilà, j’ai vu une vision de quelque chose qui m’a échappée.