Un vent de création souffle sur le théâtre de Suresnes. Olivier Meyer, directeur, ouvre la scène de son théâtre à Lazare Herson-Macarel. Ainsi il a pu réaliser un rêve d’artiste, celui de monter « Cyrano de Bergerac ». Allons en savoir plus.
Il était une fois Cyrano
«Cyrano de Bergerac» fait partie des pièces les plus populaires du théâtre français. On voudrait nous faire croire qu’il n’y a pas un soir sur la planète ou elle ne serait pas jouée. Son auteur, Edmond Rostand (1868 – 1918), c’est très librement inspiré de l’œuvre de l’écrivain libertin, fin bretteur, Savinien de Cyrano de Bergerac (1619 – 1655). Il l’a écrite pour l’acteur Coquelin. Ce comédien trouvait que l’on ne lui donnait ni jamais assez de place dans les histoires, ni assez de répliques. L’auteur a décidé alors de casser les codes pour faire une place importante au personnage principal.
La première représentation a eu lieu le 28 décembre 1897 à la Porte St Martin. Le succès a été immédiat. Le jour de la première, c’est 20 minutes ininterrompues d’applaudissements qui concluront le spectacle. Elle sera jouée quatre cents fois de décembre 1897 à mars 1899 et atteint la millième en 1913. En 1938, elle rentrera même dans le répertoire de la Comédie Française. Plus d’un siècle plus tard, la pièce se joue toujours avec vigueur et reste ancré profondément dans la culture l’imaginaire français.
Un mythe qui se réinvente sans cesse
Combien de metteurs en scène et de comédiens n’ont pas rêvé de monter et jouer « Cyrano de Bergerac » ? Certains se lancent dans l’aventure comme c’est le cas du metteur en scène Lazare Herson-Macarel. Lors d’un précédent spectacle, il avait dit au comédien Eddie Chignara, qu’un jour il monterait Cyrano et que cela sera lui qui aura le rôle principal. 9 ans plus tard, le projet devient concret et prend vie au théâtre de Suresnes. L’idée n’est pas de refaire ou de copier ce qui a déjà été fait. Il veut la créer comme si elle n’avait jamais été réalisée. Alors c’est une vision très personnelle qui va prendre forme. Entouré de 9 comédiens : Harrison Arevalo, Julien Campani, Philippe Canales, Céline Chéenne, Eddie Chignara, Joseph Fourez, David Guez, Morgane Nairaud, Gaëlle Voukissa ainsi que deux musiciens : Salomé Gasselin et Pierre-Louis Jozan.
Sous les pavés, la création
Pour permettre au spectateur de découvrir les dessous d’une création. Nous assistons à la mise en place sur le plateau, tout juste, du début de l’acte 4. Roxanne arrive et lit les didascalies du début de la pièce. Puis débute l’action où les gascons de Gascogne assiègent les espagnols à Arras. Mais cette fameuse compagnie du duc de Guiche est coincée et affamée. Elle se décourage. Cyrano franchie les lignes chaque jour pour envoyer une lettre à la belle Roxanne qu’il signe au nom de Christian.
Voilà le début de l’histoire où nous allons assister à la mise en place des déplacements, des mouvements, des intonations, des gestes… Les costumes définitifs ne sont pas arrivés. Toutefois, le décor soft lui est présent. Le metteur en scène a choisi un décor où les 5 actes, qui sont chacun dans un endroit différent, se suffirait à lui-même. Même cet acte qui se déroule sur un champ de bataille.
Le texte semble parfois hésitant. Il faut rappeler qu’il se compose d’environ 2 600 vers dont prêt de 1 600 sont prononcés par Cyrano. Le tout presque entièrement en alexandrins. En plus, plusieurs registres se mélangent, pour compliquer la tâche et lui donner plus de contenance. Pour souligner ce rythme, une batterie les accompagne ainsi qu’une viole de gambe. Cela peut intriguer car ce n’est pas courant de les mettre ensemble et dans un classique. Une vision originale qui se construit par un passionné qui veut une création qui fasse rêver. La passion du texte se fait sentir alors forcément derrière on sent la volonté de perfectionnement.
La curiosité a été piquée. On veut savoir quelle tête va avoir Cyrano et où on vous emmener pendant ces 2h30. Prêt à tenter l’aventure ?
Lien vers le théâtre
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