Pourquoi vouloir parler du quotidien simplement quand on peut y planter un grain de folie? Pourquoi mettre des bruitages quand sa bouche peut émettre des sons? Cela vous intrigue? Alors venez à la découverte de l’univers loufoque du duo d’humoristes, les Vice Versa.


Un spectacle qui débutait bien mal
Le spectacle est annoncé à 19h00. Donc tranquillement j’arrive 10 minutes à l’avance, un livre pour accompagnant. 19h00 arrive et la file d’attente ne bouge pas d’un pouce. Les placeurs restent tranquillement dans leur coin à discuter et font entrer les retardataires pour le spectacle de la grande salle. 

19h10, toujours aucun mouvement d’avancé. Les placeurs continuent de discuter l’air de rien. Puis l’un chuchote aux autres : « de toute façon, il ne montent pas avant 19h30. » Quoi? Ils savent que l’on va devoir attendre et ils ne jugent pas utiles de nous en avertir? 

Je me dis qu’ils se sont peut-être trompés. Mais non, car nous commençons à monter à l’étage à 19h30 vers un espace aménagé au fond du bar. Les gens sont restés plutôt calmes et tranquilles. C’est peut-être du au fait que nous étions un samedi soir. 40 minutes cela fait un peu long tout de même. Si je n’avais pas mis 1h15 pour venir, je ne suis pas certaine que je serais restée. 

Puis les spectateurs s’installent où ils veulent. Je me demande à quoi sert alors les placeurs qui font monter les gens par groupe. La musique se fait plus discrète. La lumière public doucement s’éteint. Puis la scène s’illumine de mille feux et laisse place à deux humoristes. Ils arrivent souriants et commencent à dire que c’est normal que le spectacle débute avec 30 minutes de retard, cela serait ainsi tous les soirs. Info ou intox? Un concept qui je ne suis pas certaine fasse beaucoup d’adepte à part les éternels retardataires. 

Par chance, très vite leur sourire et leur énergie permettent de passer le torchon sur cette contrariété. 


Un duo qui affirme son originalité
Les Vice Versa, Anthony et Indiaye, affirment très vite, dès les 15 premières minutes, que leur univers est lié à leur imaginaire. Ils ont grandi en regardant les Tex Avery, les Looneys Toons, Jim Carrey… Alors rien d’étonnant à ce que l’on retrouve des bruitages, des effets spéciaux, du mime, du clown, de la danse, des acrobaties… au service d’histoires insensées. S’il existait une technologie qui leur permettraient d’avoir les yeux qui sortent des orbites où qui allongent le corps, il n’y a aucun doute qu’ils l’utiliseraient. 

Il ne s’interdisent absolument rien dans leur créativité artistique. Une bombe peut exploser sur scène tout comme un moustique rebelle peut se battre contre un humain. Le tout habillé d’une belle lumière, d’une belle maîtrise de leur corps, un travail en finesse du beat box et hop tout un univers imaginaire se met en place.

Le public de 9 à 99 ans peut se retrouver un peu partout car tout peut lui évoquer quelque chose. Il y a un vrai travail d’écriture derrière aussi qui jongle avec plusieurs niveaux d’humour, ainsi qui comprend ce qui veut. D’ailleurs, beaucoup ont pleuré de rire ce soir là et il y avait du lourd dans la salle. Certains rigolaient tellement fort que les humoristes avaient bien à du mal à maîtriser leur rire. Mais quelques bonnes réparties avec ces spectateur au bonheur authentique et expressif à calmer un peu le jeu.

Les 1h30 passent assez vite. Toutefois, je regrette un peu les variations très important dans les textes et les interprétations. Parfois c’est très drôle puis après tout tombe à plat. Les éclats de rire laissent place au calme pour à nouveau rire gentiment puis sourire. Parfois, les deux humoristes étaient partis loin dans leur délire qu’ils avaient laissé les spectateurs sur le carreau. Mais je ne doute pas que ces artistes polymorphes (auteur, compositeur, metteur en scène, chanteur, danseur…) trouveront à force de recherche un juste équilibre. Leur envie, leur passion et leur complicité est une évidence qui fait plaisir à voir et qui donnent un véritable plus à leur création. Leur énergie communication se ressent et cela contribue à garder le spectacle sur eux. Alors je leur souhaite de continuer à bosser leur imagination au service de leur spectacle pour devenir un duo qui va monter jusqu’à atteindre la reconnaissance de leurs pairs.

Un duo qui saura vous divertir par son originalité et sa motivation à vous emmener dans leur monde. Alors si vous avez envie de passer une agréable soirée entre potes ou en famille, passer les portes de l’Alhambra, direction le bar.  

2012 : Participation à La France a un incroyable talent
2015 : Gagnant du prix public et jury du festival St Sulpice du rire
2016 : Participation Britain’s got Talent

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