Shakespeare est à la mode avec des versions plus ou moins moderne. C’est l’occasion pour les mauvais élèves de montrer leur talent dans la facétie. La réécriture fantaisiste ne leur fait pas peur, surtout lorsqu’elle faîtes par « Un songe d’une nuit d’été ».
Une adaptation pas si ordinaire
J’avais déjà vu « Songe d’une nuit d’été » en version « Chapeau melon et bottes de cuir » avec Laurent Deutsch. C’était assez étonnant et coloré. Puis j’ai vu le spectacle dans le jardin de Shakespeare, dans un espace à 360°, avec pleins de jolies costumes et de la bonne humeur. Voilà que maintenant le théâtre de Poche, qui donne la scène au sous-sol à la compagnie des mauvais élèves.
Comme la pièce original dure plus de de 2h00, c’est un format trop long pour ce petit théâtre. Alors il faut grosso-modo raconter la même histoire en moins d’1h30. Voilà un défi qui ne leur semble pas impossible. Mais attention les puristes, cette pièce est de très libre imagination. Alors attends toi à voir des êtres étranges bleus très stupides, des reprises de variétés, des costumes et des couleurs pop sixties.
Quand la folie rencontre le classique
Il fallait que Shakespeare eusse beaucoup d’imagination pour inventer des êtres de la forêt qui jouent des tours à des humains. Alors quoi de plus normal que des artistes plus moderne pousse l’absurde ou plus absolu?
Nous sommes en Grande-Bretagne où 4 jeunes londoniens, aux noms branchés de : Héléna, Hermia, Démétrius et Lysandre vont se retrouver autour d’un feu de camps. Lysandre et Hermia sont amoureux. Lysandre aimait montrer la force de son amour en passant à l’acte ce qu’Hermia refuse. D’ailleurs, pour la peine, il ne dormira pas à côté d’elle.
Héléna aimerait bien que Démétrius la réchauffe. Mais il préfère Hermia.
Puis voilà que les Pucks arrivent. Ils peuplent la forêt et sont bien farceurs. Comme ils sont invisibles aux yeux des humains, ils peuvent intervenir dans leur monde. Alors face au mépris de Démétrius vers Héléna, ils vont lui jouer un tour. Il y a une plante qui fait tomber en amour le premier être que la personne voie. Tout aurait pu bien se passer si les Pucks ne s’étaient pas trompés.
Tout va alors partir dans tous les sens au rythme des Beatles, des Kinks, Troggs, d’amour et de je t’aime mon non plus.
C’est qui ces gens?
Les mauvais élèves sont une compagne de comédiens qui se sont rencontrés au cours de Jean-Marie Cochet. En 2013, sous la direction de Shirley et Dino, ils avaient crée « Les amoureux de Marivaux ». Trois ans plus tard, il remettent le couvert avec « Les amoureux de Shakespeare ».
Les décors souvent ne servent à rien. D’ailleurs, ici il est mort. Alors pourquoi en faire quand les accessoires, les costumes (de Mariette Niquet Roux) et le talent des comédiens sont là?
Une nappe par terre et hop nous sommes dans la forêt. Un kaway et une lampe frontale et hop, un Puck apparaît.
Et puis les gags, les jeux de mots, les danses, les chants, les chutes et les cascades se succèdent à un rythme fou parfois jusqu’à un peu d’usure. Le tout servi par Valérian Béhar-Bonnet, Elisa Benizio, Bérénice Coudy et Antoine Richard qui mettent tout leur coeur et leur corps au service de leur création. Ils tiennent le rythme qui jamais ne s’arrête.
Un petit hic quand même pour la voie d’Eliza Benizio qui a été assez agressive pour mes tympans. Elle a la même voie que sa mère et tout comme Shirley a trop l’entendre, je n’en pouvais plus. Sinon, le jeu est parfait comme les autres. Elle a été à bonne école.
Un spectacle drôle et déroutant qui saura vous déridez. Oubliez ce que vous savez sur Shakespeare et laissez-vous emporter par une folie onirique d’un soir de printemps.