Le Studio-Théâtre ouvre sa scène a un huis-clos qui se déroule dans une prison. Jean Genet a crée une histoire qui confronte trois détenus à leur destiné. C’est la nouvelle génération du français qui lui donne forme. Que nous raconte t’il?
De quoi ça parle? Trois hommes sont enfermés dans une cellule. On trouve le caïd, Yeux-Verts, qui est l’autorité dans cet espace. Et deux autres, Lefranc et Maurice qui veulent être le favori de ce dernier. Une sorte de folie parcours leur esprit. Lefranc sort dans trois jours alors que l’autre va rester encore un moment. Mais vient la question de qui aura le droit de tuer la femme de Yeux-Verts afin qu’elle ne survive pas à la mort de son époux meurtrier. A moins que le responsable de gardien ait le droit de lui conquérir le coeur.
Une ambiance particulière Jean Genet a trouvé l’inspiration lorsqu’il était lui-même à Fresnes en 1942. C’est pour cela qu’il peut retranscrire l’univers de façon si précise. Cédric Gourmelon retranscrit l’ambiance carcéral comme je pourrais le concevoir dans mon imaginaire. Le travail est sobre et au combien parlant. C’est dans le silence que débute le spectacle. Un surveillant (Pierre Louis-Calixte) arrive muni d’un balai et pousse une matière noire et crée l’espace de la cellule. Puis se sont les trois comédiens qui arrivent chacun à leur tour. Chacun y incarne un personnage et va y exprimer pleinement sa sensibilité.
Jérémy Lopez joue avec intensité et sensualité ce Maurice qui veut s’affirmer dans la fourberie. Il joue avec sa voix entre deux tons et son corps fort. Une beauté trouble grandement maîtrisé. Spectacle après spectacle, il montre l’étendue de son talent qui vire à la perfection. Jérémy Lopez/Lefranc est sur un autre registre, où il s’affirme par la violence de ces mots et la dureté de sa voix. Je l’avais trouvé déjà épatant dans « Roméo et Juliette » dans le rôle de l’amoureux et je le trouve toujours aussi étonnant. C’est bien dommage qu’il ne soit pas plus présent sur la scène du français. Sébastien Pouderoux que l’on voit trop peu souvent sur scène s’impose dans ce rôle de Yeux-Verts, un meurtrier au coeur de pierre.
Et enfin, Pierre Louis-Calixte est assez peu présent dans la pièce mais souligne la gravité du lieu et de sa violence. Pas besoin d’avoir beaucoup de texte pour contraindre l’oppression à se montrer.
La sobriété du jeu est accompagné d’une sublime mise en lumière d’Arnaud Lavisse. Elle s’illustre assez vite avec cette lumière qui doucement éclaire les visages des trois prisonniers. Le regard du spectateur ne peut aller que sur le regard du comédien. Le corps est plongé dans l’obscurité. On les découvre les uns après les autres, avec un regard lointain, une voie posée. L’espace également n’est pas uniquement délimité pas la zone blanche au sol. Elle l’est aussi par l’intensité ou non de l’éclairage qui nous pousse à poser notre regard vers un endroit ou une personne. Tout est bien pensé et est amené avec une grande délicatesse et justesse. Les lumières construisent la pièce et lui donne une autre dimension.
La lenteur, les silences plongent le spectateur dans le coeur de la cellule, nous poussant à regarder dans l’oeilleton des hommes d’affronter.