Clémentine, Johanna, Francesca, Maeva, Marine, Nele et Sandrine passent de la pénombre à la lumière pour montrer au monde entier leur féminité. Séduisantes, provocantes, agressives, violentes, leur corps devient un outil entre les mains de Héla Fattoumi et Eric Lamoureux. Par le biais de la danse, ils veulent déconstruire les stéréotypes et les clichés sur le genre féminin et nous invitent à nous questionner.
Masculines est le troisième volet, (après Manta et Lost in Burqa) d’un triptyque dédié aux représentations des femmes du monde arabo-musulman. Après avoir parler du voile intégrale et de la burqa, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux décident de montrer une image des femmes orientales présente dans l’inconscient collectif créée par la littérature et la peinture orientaliste. D’ailleurs, c’est pour cela que le spectacle débute avec une référence à la peinture de Jean Auguste Dominique Ingres, Le Bain Turc. Les femmes sont couchées sur le sol, dans une lumière tamisée et chaude, tels des odalisques voluptueuses et lascives. Elles se frottent l’une à l’autre, se caressent. Une va croquer un orteil d’une autre, une autre va fumer un cigare tout en le partageant avec ces copines qui va se transformer en phallus, une extension capillaire va être retiré et déposée sur une entrejambe…
Puis doucement, elles vont changer changer de tenue et de comportement, pour montrer encore plus de sensualité et de sexualité. Les danseuses vont se mettre à quatre pattes, vont écarter les jambes et pousser des gémissements. Les vêtements vont de nouveau partir pour passer dans un autre tableau esthétique où là les femmes vont prendre le pouvoir, devenir sauvages et agressives. Elles vont faire front ensemble. Les gestes deviennent plus amples, plus francs jusqu’à finir par une danse hypnotique d’une musique entrainante et répétitive. Les cheveux lâchées et dans une grande proximité, elles secouent la tête inlassablement entrant dans une sorte de transe comme les derviches tourneurs.
Je me suis laissée séduire par les différents portraits successifs qui m’ont fait oublier le temps qui passe. Tout ne m’a pas totalement plu. Le spectacle parle de féminité et de clichés, alors pourquoi les femmes portent-elles des tenues couleur chair pour cacher leur corps au début? Puis pourquoi mettre de l’obscurité lorsque les femmes quittent leur deuxième peau? Et pourquoi lorsque les femmes se battent y a t’il un tel manque de précision? Parce que mettre un coup de pied c’est facile, mais savoir bien le faire c’est autre chose. Il faut regarder où on le met pour savoir ce qu’on fait. Je m’étonne de certains manque de précision qui m’ont chagriné. J’ai adoré la scène finale avec cette musique très présente sur le spectacle qui prend tout son sens à la fin, où les femmes bougent la tête, la musique devient incessante et impossible de quitter la scène des yeux. C’est lorsque le son s’arrête que je comprend que c’est fini.
Un spectacle qui ne m’a pas conquise totalement mais qui m’a plu par bien des côtés. De l’énergie, de l’envie, de la passion, ces sept femmes se sont impliquées à 200% dans leur énergie pour nous raconter une histoire sur la féminité.
DISTRIBUTION
Chorégraphie Héla Fattoumi, Eric LamoureuxVIADANSE – CCN Franche-Comté à Belfort
Avec Marine Chesnais, Sandrine Kolassa,Johanna Mandonnet,Clémentine Maubon,Alissa Shiraishi, Nele Suisalu,Francesca Ziviani
Création sonore Eric Lamoureux
Collaboration Jean-Noël Françoise
Régie son Thomas Roussel
Création lumières Xavier Lazarini
Régie lumières Jérôme Houles
Conception costumes Elise Magne,Héla Fattoumi
Réalisation costumes Sylvia Crine,Annaïg Le Cann
Collaboration artistique Stéphane Pauvret
Lien vers le théâtre du Tarmac