Comment faire trois Feydeau en un où comment prendre le spectateur pour le dindon de la farce. Voilà comment aurait pu s’appeler ce spectacle qui a pourtant choisi comme titre : « L’irrésistible ascension de M. Toudoux ». Un titre tout gentil pour mieux endormir doucement le public en quête de rire. Direction le théâtre 13 pour en savoir plus.
J’avoue sans aucune honte que j’adore les pièces de Feydeau et je garde en mémoire Le fils à la pâte à la Comédie Française qui m’avait fait beaucoup rire. Alors une demi-déception après avoir vu « Léonie est en avance » au Lucernaire qui n’était pas assez poussé dans l’absurde, je voulais me rattraper. Alors lorsque j’ai trouvé « L’irrésistible ascension de M. Toudoux » au théâtre 13 qui compilait trois pièces en un acte de Feydeau, je me suis dit qu’il fallait sauter sur l’occasion. L’enthousiasme de trouver un spectacle étonnant dans une mise en scène original me motivait. Mais les déceptions sont toujours plus grandes lorsqu’on a un peu d’espoir.
« Léonie est en avance », « On purge bébé » et « Mais n’te promène pas toute nue » forme alors un tout pour suivre l’évolution d’un couple, les Toudoux. On débute par le fait que Mme Toudoux est enceinte. Elle donnera naissance à un garçon contrairement à une fille tant attendue qui va s’appeler Hervé et qu’ils vont surnommer Toto. M. Toudoux essaie de faire sa place dans les affaires dans le milieu de la porcelaine. C’est grâce à sa belle-mère que des commandes sont passés. Il ignore ce détail et se flatte de sa réussite. Elle doit être au rendez-vous puisqu’il devient politique jusqu’à devenir président de la République.
Indéniablement, il y a de la suite dans les idées pour lier les trois histoires mais je n’ai pas été du tout convaincu, ni par le texte, ni par le décor, ni par la mise en scène, ni par la prestation des comédiens. Déjà, dès le début Clémence devient Clément qui a un souci d’élocution, puis Julien devient André et hop, on rajoute un médecin et on retire un père. Il faut adapter pour créer une cohésion d’histoire cependant là, j’en avais déjà trop. Puis une accoucheuse qui en fait des tonnes sans être crédible, une femme soupe au lait qui a juste l’air fâché puis les détails qui me chagrinent viennent de plus en plus nombreux. Secrètement, je me dis que l’histoire va reprendre le dessus à un moment où à un autre.
Mais non ! Puis, cela devient pire avec une adulte jouant un enfant de 5 ans… C’est décidé, je veux bien résister à l’ennui qui appel au sommeil qui commence à avoir plus d’influence sur mon cerveau. Je ne prends pas mon livre même si il me reste moins de 50 pages pour finir mon pavé. Je lis les intentions du metteur en scène, puis la programmation pour l’année prochaine, les informations sur le festival autour des metteurs en scène, puis la programmation d’autres salles… Par chance, quand j’eu fini, sur scène aussi, ils étaient à la fin. J’ai applaudi par respect pour le travail effectué mais quelle déception profonde. Je ne me souviens pas quand je m’étais aucun ennuyée au point de lire au théâtre. J’espère que ce spectacle n’est pas à l’image de la programmation de l’année prochaine, car sinon je vais déserter ce lieu.
Fuyez passionnés de Feydeau. Courez dans d’autres théâtres parisiens pour découvrir l’œuvre prolixe des vaudevilles critiquant les bourgeois. Passez votre chemin, car ici aucun rire, aucune porte qui claque, juste du terrible ennui.
Lien vers le théâtre 13