60 ans après sa mort, Eva Perón inspire toujours. C’est ainsi que Stéphane Druet a conçu tout un spectacle pour raconter la vie de cette femme exceptionnelle dans l’histoire de l’Argentine. On pense tout savoir de cette personnalité mais que sait-on vraiment ?
Née dans une classe sociale très pauvre et sans jamais avoir vraiment d’amour, Eva Duarte a décidé qu’un jour, elle sera quelqu’un. C’est ainsi que rien depuis n’a pu se mettre sur son chemin pour aller aussi haut qu’elle pouvait. Elle a usé de charme et de charisme pour conquérir le cœur d’un militaire, le colonel Juan Dominga Péron, pour ensuite conquérir le cœur du peuple. Rien ne pouvait l’arrêter ni les bourgeois, ni l’armée… Rien ou presque. Une seule chose qu’elle n’a pas pu vaincre, c’est son cancer.
Encore aujourd’hui, le nom d’Eva Péron évoque une femme de caractère et de pouvoir. Elle a son visage sur un billet de banque. Son histoire passionne car sous le courage d’une personne se cache souvent bien des informations peu glorieuses. Stéphane Druet a voulu d’ailleurs jouée là-dessus dans le texte. Car pour la mise en scène, c’est autre chose. J’ai détesté la mise en scène qui m’a dérangé pendant tout le spectacle en plus de la spectatrice derrière moi qui a mangé des bonbons durant 1h15.
Faire incarner, Evita par un homme, Sébastian Galeota ce n’est pas gênant du tout. Je m’en suis rendue compte au premier coup d’œil que Madame était Monsieur. Et surtout, c’est vraiment un excellent comédien qui met tout son cœur dans l’interprétation, seul en scène. Il faut dire que le jour où j’y suis allée, il faisait presque 30 degrés dehors, il n’y avait pas de climatisation dans la salle et le comédien à du incarner le personnage tout en gérant cette chaleur étouffante. J’ai trouvé cela assez impressionnant. Car malgré la sueur qui coulait de son front en emportant le maquillage, la perruque qui glissait, il restait Evita.
Ce qui m’a dérange, c’est ce côté statique avec la robe qui ne bouge pas du milieu de la scène à part pour tourner deux, trois fois sur elle-même. D’ailleurs, lorsque j’ai regardé la bande annonce, chose rare, je n’avais pas du tout aimé. Mais on m’a recommandé très chaudement ce spectacle alors j’y suis allée les yeux fermée. Et je revois cette robe blanche avec un haut façonné en papier mâché (ou matière semblable), pour faire un torse féminin avec une poitrine (les seins qui n’ont pas la même taille). Et en bas de robe un très joli drapé en dentelle. Plus je regarde la robe plus cela me dérange. Il y a quelque chose qui fait faux. On dirait une poupée qui ne peut bouger que si on remonte le bouton caché dans son dos.
Toutefois, le metteur en scène l’a utilisé à bon escient puisqu’il a fait projeter dessus des vidéos d’archives, très joliment réalisé avec un travail de lumière adapté. Tout comme, le développement de lignes rouges sur le corps d’Evita symbolisant l’avancée du cancer. J’ai trouvé cette image magnifique.
Le spectacle touche à sa fin, les bijoux tombent, les gants sont retirées, la perruque va toucher le sol… Il se montre à visage découvert. J’ai trouvé cela plein de sens surtout avec la phrase de fin qui aurait été les derniers mots de cette femme d’exception : « Tout a été dit sur Evita, ou peut-être tout reste encore à dire. ».
Si on omet, l’horrible mise en scène avec l’imposante robe blanche, je peux dire que le comédien est fabuleux de talent et d’énergie pour incarner une femme de caractère qui a su s’imposer dans un monde d’hommes.