Il y a de ces moulins qui certains n’essaient pas d’affronter. Jean-Laurent Silvi lui a voulu les attraper de bon cœur. Alors c’est avec folie et passion qu’il a décidé de monter Don Quichotte de Cerventès entouré de quatre talentueux comédiens. Allons en découvrir plus sur la scène du Lucernaire.
Si vous dit moulins, géant, Sancho Pancha vous pensez tout de suite à un homme rachitique sur son cheval Rosinante qui part affronter des géants. Don Quichotte de la Mancha ou de la Manche, comme on veut à fait sa place dans l’inconscient collectif. Mais raconter son histoire n’est pas chose facile, d’une part vu l’épaisseur du livre en question et d’autre part, vu la diversité des lieux ainsi l’importance des rencontres. Jean-Laurent Silvi n’a peur de rien et a voulu relevé ce défi. Il a proposé le projet à Sylvain Mossot (Don Quichotte), Axel Blind (Sancho Pança), Barbara Castin (l’intervieweuse et princesse Micomicona) et Anthony Henrot (le maître de cérémonie et Cardénio) qui ont tous répondu d’accord. Ce qui explique l’implication de chacun dans l’histoire, si absurde soit elle.
On ne peut faire un spectacle sur ce farfelu héros sans y mettre un gros grain de folie. Le premier indice de cela fut le début du spectacle, où une jeune femme interview Don Quichotte sur sa quête. J’ai adoré cette façon de faire. Puis hop, direction une illustration en action d’un moment de ces aventure en compagnie de son fidèle équipier, Sancho Pança. Les scènes sont présentées par un maître de cérémonie qui nous accompagne dans cette rencontre. Puis à la fin, tous les codes préalablement établis éclatent face à la folie du héros solitaire, ou presque pour que tout partent dans tous les sens.
Le duo Don Quichotte/Sancho Pança est fabuleux. Comment ne pas croire en ce chevalier errant au bord de l’aliénation quand Sylvain Mossot nous regarde avec ces grands yeux bleus clairs empreint de folie. Je me rappelle de ces gravures et c’est sans aucun cas, je l’identifie dans ce personnage. En plus, il a une très jolie voie qui se rapproche d’Edouard Baer. Et quand on connaît un peu son univers, on peut dire que ce spectacle peut s’y rapprocher. Je n’avais pas de représentation en tête pour Sancho alors Axel Blind peut l’incarner totalement. Les deux comédiens ponctuent leurs histoires et y mettent autant de passion que de perfectionnement possible.
Une fabuleuse fable épique qui plaira autant au passionné de l’auteur qu’à ceux qui ne le connaisse que de nom. Don Quichotte vous fera rêver et surtout il vous fera rire.
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