Cavale – Luc Antoni – Lucernaire

Parfois les dîners en tête s’éternisent et on s’ennuie. M. Lefranc décide alors de s’évader dans son esprit pour abréger ces souffrances. Il va alors s’imaginer bien des situations pour partir et s’excuser. C’est ainsi que Luc Antoni, auteur et comédien seul en scène, raconte sa Cavale sur la scène du Lucernaire.

C’est un honneur que fait le Lucernaire à Luc Antoni car il est programmé dans le théâtre noir, la première salle du théâtre. Alors qu’à peu près au même moment, Le joueur d’échec se joue au Paradis. La coréalisation y est alors pour quelque chose. Je me dis qu’il doit y avoir une graine de talent pour avoir cet hommage d’être au premier étage. J’avais tellement rigolé avec Michaël Hirsch que l’espoir sommeillait au creux de ma gorge qui se préparait à rire.

Je le sais, il faut rarement espérer des spectacles, c’est le meilleur moyen d’être déçu. Et oui, j’ai vu un spectacle dont je n’ai pas très bien compris l’histoire et je n’ai pas rigolé du tout. En effet, pourquoi un one-man devrait être drôle ? Une idée reçue tout simplement. J’ai vérifié sur le doc de com, ce n’est stipulé nulle part que j’allais rire. D’ailleurs, Télérama aurait écrit : « Une oscillation permanente entre rêve et réalité qui déroute et séduit ». Il n’y a pas à dire, les critiques de ce journal savent bien écrire. J’ai été dérouté comme les 9 autres spectateurs de la salle mais séduit, absolument pas.

Ce qui était assez comique, c’est la réaction d’une spectatrice. Une dame est rentrée avec son amie en disant que les gens n’étaient pas aventureux vu le peu de personnes dans la salle. Et en sortant, elle a compris pourquoi il y avait si peu de gens, elle s’était ennuyée et était un peu en colère.

J’avoue que moi-même, j’ai un peu sommeillé aussi car je n’arrivais à ne m’accrocher à rien. Puis j’ai regardé les hommes assis sur la même rangée que moi qui s’étaient endormis, une main sur le genou de l’autre. Cela aurait fait une jolie photo avec cette pénombre et la nuance de la couleur de leur chemise. Je les ai observé en réfléchissant à l’angle qui les mettrait les plus à leur avantage. Et comme parfois, ils sursautaient en se réveillant, j’ai décidé d’essayer de me concentrer sur ce que j’étais venue voir.

Je tente de me raccrocher tout en jetant un regard furtif à ma montre. Que le temps passe lentement lorsqu’on s’ennuie. Heureusement que Luc Antoni est un bon comédien. Il sait très varié et modifié le ton de sa voix. Il sait très bien occupé l’espace. Et j’avoue que cela ne doit pas être facile de jouer devant un public tout raplapla. Mais le texte est d’un fouillis où je me suis embourbée sans jamais y voir la fin.

Alors si vous avez envie de rire un bon coût, ce n’est pas là qu’il faut aller. Par contre, si vous aimez les histoires loufoques sans véritablement queue ni tête, vous y trouverez votre bonheur.