Il m’était impossible de ne pas aller aux Bouffes Parisiens pour dire adieux à des artistes hors du commun et au talent immense de ceux qui compose Le Quatuor. Leur spectacle Bouquet finalreprend les grands succès de leur carrière avec quelques nouveautés, bref un délice pour les zygomatiques.
En 1980 se crée un ensemble musical humoristique sous le nom du Quatuor. Le groupe est composé de Jean-Claude Camors (violon, composition), Laurent Vercambre (violon), Pierre Ganem (alto) et de Jean-Yves Lacombe (violoncelle et contrebasse). Ces musiciens humoristes exploitent avec une grande aptitude leurs instruments mais leurs capacités sont très larges et n’ont comme frontière que l’imagination. Déjà ils sont multi-instrumentalistes et créent aussi leurs propres instruments. En effet, quand deux instruments s’accouplent (un violon et un tuba), ils ne peuvent que donner naissance à un nouvel instrument qu’il faut apprendre à maîtriser. Cela vous paraît loufoque ? Et bien tant mieux, car c’est cela leur univers. Celui de l’étrange, du fabuleux et du merveilleux. Celui qui redonne des étoiles dans les yeux des adultes car leur âme d’enfants s’est réveillée.
Musicien, chanteur, dompteur, nageur, jongleur, mimes… tout est bon pour la créativité au service d’un moment de bonheur simple. Ainsi Vive le vent d’hiver rentre par la porte des notes dans L’hiver de Vivaldi, les peignes ou cintres se transforment en archets, on chante une ode à la vache et ils vont même jouer à quatre sur un violoncelle On the Road Again de Canned Heat. 35 ans de créativité où tout peut se croiser, se mélanger pour leur plus grand plaisir mais surtout celui du spectateur. Car c’est 2h de spectacle intense et magnifique où je n’ai fait que de rigoler, rigoler et rigoler jusqu’à avoir mal à la mâchoire.
Avec une mise en scène très travaillé, ce magnifique quatuor propose un spectacle inoubliable pour tirer leur révérence. On ne peut qu’être émerveillé par ce talent exceptionnel et ces histoires extraordinaires pour tirer leur dernier Bouquet final.