117263-5._26000_couverts_ide_al_club_-_co_26000 Le théâtre Monfort a accueilli dernièrement la compagnie 26 000 couverts qui pour une nouvelle fois nous a proposé un spectacle tout en loufoquerie et en rires avec L’Idéal Club. Bienvenue dans un univers très particulier, celui du music-hall des Monty Python à la française.

On peut être surpris que la compagnie pour une fois ne joue pas dans un chapiteau ou dehors dans le parking. Toutefois la salle est aménagée comme un cabaret avec une scène ovale au centre où du public peut s’assoir autour et une scène tout en longueur avec un plateau légèrement surélevé. Avec de chaque côté des rideaux rouges, les portants remplis de costumes et un orchestre rock rétro. La lumière doucement ce tamise et une sorte de M. Loyal prend la parole un peu de façon dépressive. Puis le premier numéro débute, avec trois hommes habillés en combattant d’arts martiaux mais au final, il monte une cheminé pour déposer un grille saucisse électrique autour de quelques bières. Voilà le ton est donné.

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L’univers de cette compagnie est très riche et absurde à souhait. C’est ainsi que l’on peut rencontrer un dompteur de tente Décathlon, des airs trapézistes, des cartons qui tombent amoureux ou pas, des cowboys jouant de la flûte à bec, la compagnie des Rolling Bretzels, les jongleuses de seins… Le spectacle nous montre un sketch fini et en construction autour de la réflexion qu’est qu’un spectacle idéal. Chacun des comédiens humoristes saltimbanques donnent sa version et proposent des numéros drôles ou complétement râtés ou les deux. Ces acteurs savent tout faire aussi bien jouer, jongler, faire de la musique, chanter, mimer, danser… L’impossible n’existe pas tant que cela est au service de l’art.

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On pourrait croire que c’est très naïf et cela l’est par bien des biais mais je ris à gorges et larmes déployées. Oui, c’est simple le trio de deux scies musicales et d’une tronçonneuse, mais efficace à souhait. Tout comme l’indien qui chante et danse puis à un moment ces plumes se renversent. De chaque côté de la scène apparait deux femmes en tenu de tennis qui joue au badminton avec cet homme qui a une tête de volant. Le ventriloque délateur, Raspoutine avec sa marionnette sous exta qui n’a rien à envier à Jeff Panacloc. Je ris certes mais toute la salle rit de bon cœur, de ce moment salvateur où toute la noirceur n’a pas le choix que le droit à l’oublie, juste pour un moment de bien-être commun. Le tout accompagné de fabuleux musiciens jouant aussi bien Johnny Cash ou Tom Waits.

« C’est quoi pour vous l’idéal ? » « Euh… » A cette question métaphysiqu-euh, les comédiens mangent leur stylo et lèvent les yeux en l’air. « Bon, OK, alors ce serait quoi un cabaret idéal ? » relance le metteur en scène du fond de lasalle. « Y’aurait Chopin au piano, Hendricks à la guitare, et je chanterais en grande robe rouge accompagnée par Gainsbourg » lance une comédienne exaltée. « Ce serait un spectacle complètement rock sans aucune psychologie » assure un comédien qui veut en découdre. « Euh… Les spectateurs pourraient manger le décor ? » tente un autre.

L’univers des 26 000 couverts se rapproche de celui des Monty Python forcément mais aussi ceux des Muppet Show, des Deschiens, des Chiches Capons, d’Edouard Baer, de François Rollin… Un monde complétement déjanté, décalé, subversif, improbable, absurde… où l’on vit et rit de bon cœur. Et c’est cela le plus grand trésor de cette compagnie à part, faire rire simplement en oubliant tout. Alors je cris : OUI A L’HUMOUR POTACHE, OUI AU 26 000 COUVERTS.

Ce qu’en dit la presse
Les 26000 couverts présentent l’Idéal Club, création burlesque et inventive en quête du show parfait. [ …] Un cow-boy arrive sur scène et, prenant des poses ridicules, se met à jouer un air à la flûte à bec. Un deuxième homme le rejoint et, chapeau et santiag compris, l’imite. Puis, apparu au beau milieu du public, un troisième s’y met. Et un quatrième, toujours sur le même principe. La situation dure dans les trois minutes. Simplissime, complètement conne et parfaitement hilarante, elle fait partie de ces nombreux moments réjouissants qui constellent l’Idéal Club. […][…] à quelques scories près, chacun ressort conquis par ce cabaret barré, inventif et sensible, qui culmine dans un finale de comédie musicale destiné à devenir un moment d’anthologie. »

Gilles Renault – Libération – 24 juillet 2010

« Un spectacle de music-hall ? Une compagnie qui en rêve et le construit patiemment. Un ensemble bigarré. Des gags totalement hilarants ; la fluidité de la mise en scène, une grande qualité musicale, une efficacité comique dont le corps, épuisé par le rire, témoigne. Un spectacle qui rend heureux. […]

Du beau théâtre à hauteur d’homme, qui rejette la vanité narcissique du créateur, au profit d’un collectif qui rêve et qui s’amuse. »

Jean-Jacques Delfour – Cassandre – automne 2010

« […] On s’en doutait, les 26000 couverts ne renoncent pas à leur style : égratigner, en le déplaçant légèrement façon Tati, le quotidien consensuel et petit-bourgeois, ou s’enfoncer dans l’absurde le plus accompli, à la manière des Monty Python. »

Emmanuelle Bouchez – Télérama – 30 juin 2010

Site internet du Théâtre Monfort
Site de la compagnie 26 000 couverts

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