Le théâtre 13 propose un nouveau spectacle, Le roi nu de Evguéni Schwartz, pour clôturer sa saison au théâtre jardin. Un fabuleux choix que ce dernier a fait pour laisser au spectateur un goût de reviens-y pour la saison prochaine.
La compagnie Tutti Quanti s’approprie le texte avec à la mise en scène Léa Schwebel pour surprendre au mieux le spectateur. Sept comédiens vêtissent la peau de 48 personnages. Dans une simplicité déroutante ils sont à la fois cochon, porcher, princesse, roi, gendarme, dame de compagnie, premier ministre, général…. Une simplicité car ici pas de décors. L’image c’est celui qui regarde l’a crée. Sol noir, fond noir, une petite scène, huit petites tables sur lesquels sont posés les accessoires comme noeud de papillon, perruque ou né de cochon, et deux barres à chaque côté de la scène où les costumes sont posés.
Henri, jeune porcher tombe amoureux de la princesse qui habite le château. Lorsqu’il se voit, c’est le coup de foudre et rien ne pourra les séparer de leur amour, surtout après qu’il eut été par des baisers. Mais le père le roi, ne peut accepter cela et va marier sa fille au roi d’à côté qui est gros, gras, laid, stupide et tyrannique. A partir de ce moment l’aventure débute et le rire commence. Les comédiens racontent où ils sont ce qu’ils vont faire car c’est le spectateur le héros de son imaginaire. Et puis ils deviennent les personnages avec juste un accessoire et la magie opère directement.
Lien vers le théâtre
Lien vers la compagnie
Le tout servit avec le talent des comédiens. Lorsque Julien Jacob se vêtit d’un costume lui donnant l’apparence d’un homme très bedonnant, il devient ce roi suffisant. Je suis tombée sous son charme aussi bien physique que celui du jeux. Car il incarne à merveille ce personnage clé de l’histoire surtout lors de la scène où il va défilé nu ou plutôt vêtu de son fabuleux costume aux vertus invisibles. Les changement de ton, les mimiques, l’aisance dans son corps… Un véritable coup de coeur artistique. Tout comme Mansour Bel Hadj sublime en premier ministre avec son double cou gras et cette capacité à changer de voie et d’accent et se mouvoir facilement dans un autre personnage. Il ne faut pas oublier les autres comédiens tout aussi sublime : Régis Vallée en amoureux transi et charmant troubadour; Olivia Lamorlette en poète de talent et intransigeante gouvernante; Solen Le Marec en compagnon conteur et chanteur; Amandine Marco en rigolote ministre des Tendres Sentiments; Violette Mauffet en princesse amoureuse.
L’histoire est fondée sur trois contes d’Andersen, Le Porcher, La princesse au petit pois et Le roi nu qu’Evguéni Schwartz a réuni pour un voyage à travers le monde du conte. Ainsi on découvre l’amour entre Henri et Henriette, le porcher et la princesse puis le test par un ministre auprès de la princesse pour tester sa pureté avec le petit pois sous ces 24 matelas. Si cette dernière dort mal, alors elle peut épouser sans souci le roi. Et puis, le roi nu qui se fait abuser par des tisserands qui lui vendent un tissu invisible aux yeux des imbéciles. Uniquement les gens doué d’intelligence peuvent voir la qualité et la beauté du costume crée pour le mariage. Bien entendu, vous savez ce qui va se passer lors du mariage lors du salut au peuple. Les habitants vont se rebeller pour changer de société et les amoureux vont pouvoir être ensemble.
Le génie de la mise en scène, du costume, de la lumière et du jeux se mettent au service de la critique du pouvoir tout en faisant rire. La danse, le chant, la gestuel, le mouvement accompagnent l’histoire pour la servir avec talent et ingéniosité. Le temps n’existe plus pendant le spectacle, on est dans l’histoire et on ne revient sur terre qu’au moment où l’on tape des mains pour accompagner la musique puis pour saluer les artistes. Alors, n’hésitez pas. Courrez au théâtre 13 aller à la rencontre de ce fameux Roi nu.