Direction le Crazy Horse pour découvrir ce lieu si réputé. L’émerveillement sera t’il au rendez-vous?
Alain Bernardin fonde le cabaret en 1951 en imaginant un spectacle avec d’aguicheuse strip-teaseuses. Il va mettre en scène des scènes d’effeuillage et des jeunes artistes débutants comme Charles Aznavour. Dans les années 60, il privilégie une succession de tableaux, avec l’apparition fugace de corps féminins baignés dans l’éclairage dans un décors et une musique saisissante. On pense à ce fameux canapé en forme de bouche dessiné par Dali.
Les femmes possèdent toutes un physique très identique. La sélection est très rigoureuse. Une taille entre 1m68 et 1m72, 21 centimètres d’espacement entre la pointe des seins, 13 centimètres entre le nombril et le pubis, un rapport jambes/buste de 2/3-1/3 et avoir moins de 25 ans. La chirurgie esthétique est proscrite et ici on aime les petites poitrines.
Suite au suicide de son créateur à l’âge de 78 ans, dans les murs de son cabaret, le Crazy est racheté en 2005 par Andrée Deissenberg. Cette dernière créée des happenings arty avec des guests comme Dita Von Teese ou Arielle Dombasle s’effeuillant devant un public privilégié. D’ailleurs, certains spectacles sont filmés et vendus en dvd et passe à la télévision. Pour attirer le public, la direction fait appel à des créateurs contemporains comme Philippe Découflé associé avec le photographe, Ali Mahdavi. Ils ont créé ensemble le spectacle Désirs actuellement à l’affiche. Les corps sont morcelés avec des effets de lumières, de miroirs ou des ombres chinoises.
L’espoir de voir un beau spectacle est au rendez-vous surtout au vu du prix de la place même en réduction sur vente privée. Il nous est demandé d’arriver au moins 30 minutes avant le début du spectacle. L’accueil est charmant avec un jeune homme qui ouvre la porte. Puis on dépose nos vêtements au vestiaire. Direction la salle en passant devant la boutique souvenir. Et là, le choc, je me suis crue dans un lupanar des années 70. Plus de chic, espérons que cela sera présent sur scène. Très vite, on nous installe et on nous propose des consommations. Nous n’avons pas eu la carte dommage j’aurai bien voulu savoir combien coûtait les boissons. 40 minutes plus tard, une fois entouré de touristes du monde entier le spectacle commence. 1h plus tard entracte.
La déception brille dans nos yeux. Aucune douceur, aucune beauté, aucune délicatesse dans ces très courtes danses censées être sensuelles. Après 20 minutes de pause, le spectacle reprend et conserve la même rythmique qu’avant. Les danseuses dansent comme des robots qui ont répétés inlassablement le même numéro et pourrait refaire toute les chorégraphie sans musique. Juste une danse m’a plu, c’est la comptable qui se déshabille sur fond électro. En sortant, la seule chose que nous avons aimé c’est le duo de jongleurs. En effet, ils se sont habillés et déshabillés tout en jonglant, c’était très impressionnant. Mais pour voir des artistes d’arts des rues, je préfère aller au cirque ou dans un festival.
Nous nous attendions à un beau spectacle de danse sensuel et magique mais nous sommes allés dans une entreprise où travaillent de très bon communicants. Le lieu est presque fréquenté uniquement de touristes et cela se comprend. Le bon mot ne se passe pas entre parisien. Une déception qui donne envie d’aller voir un vrai spectacle de Découflé qui en plus coûte moins cher et est plus beau.