Le théâtre Michel a décidé de rendre homme au personnage de fiction crée par Maurice Leblanc en 1905 avec la pièce Arsène Lupin adapté au théâtre par Delphine Piard. Une aventure pour rendre homme au plus célèbre gentleman cambrioleur que connu la France.
Arsène Lupin apparaît pour la première fois dans le magazine Je sais tout en juillet 1905. La nouvelle L’Arrestation d’Arsène Lupin marque le début d’une longue histoire d’un personnage qui va ravir le cœur des grands et des petits. C’est pour cela que même en 2014, le héros intrigue et intéresse toujours le public qui l’aime autant sur le papier que sur les planches. D’ailleurs, l’ouverture de la pièce en ombre chinoise nous propulse dans le temps.
Une belle occasion pour Delphine Piard de montrer son talent de metteuse en scène en proposant une aventure de cambrioleur au grand cœur. Dans un décor simple mais très astucieux avec des décors à deux faces, des espaces cachés entre deux planches où sont rangés les accessoires (moustaches, barbes…) pour que notre héros change de têtes, des trompes l’œil bien peints avec les petits détails. Puis des costumes rappelant le début du 20ème mais pratique pour être retiré et remis rapidement sans faux plis. Car oui, n’oublions pas qu’Arsène est bien un cambrioleur, il est parfois utile de mettre une tenue de camouflage.
Tout est respectant l’esprit, le ton et les codes du genre, j’ai été plongé dans une aventure pleine de rebondissement. En effet, ce filou d’Arsène usurpe l’identité du Duc de Charmerace et se prépare au mariage avec Duchesse de Lamballe qui possède dans sa demeure un diadème d’une valeur inestimable. Pour découvrir la cachette et s’emparer de ce dernier, il s’entoure de complices en utilisant la roublardise, des messages cachés, des passages secrets… Le suspense est à son comble quand le commissaire qui essai par tous le moyens de piéger Arsène Lupin, le démasque mais n’arrive pas à prouver sa culpabilité. La légende du filou a encore de beau temps devant lui.
Cette histoire rocambolesque est servie par cinq comédiens pleins d’énergie et d’envie : Grégoire Baujat, Constance Carrelet, Augustin de Monts, Valentine Revel, Sophie Staub et Aurélien Rondeau. Arsène (Grégoire Baujat) ne se laisse pas démonter quand sa moustache décide de se décoller inopinément et ces compères contrôlent leurs rires, chose plus difficile pour le public. C’est avec grâce, ingéniosité et élégance qu’ils se déplacent sur scène et manient avec talent l’art de la farce. Petits pas malicieux par-ci pour ce mouvoir discrètement, un petit peu de prestidigitations par-là.
C’est avec une pièce riche de trouvailles et d’astuces que c’est un plaisir de retrouver ce gentleman cambrioleur. Je suis restée captivée par l’histoire qui mêle l’humour au suspense. Si vous aimez les romans policiers ou le Cluedo, vous passerez une délicieuse soirée. Et pour les autres, une bonne mise en bouche d’énigme qui vous donnera, j’en suis persuadée envie d’ouvrir un livre ou de revoir un bon vieux Hercule Poirot.
Plus d’informations sur le site du théâtre.