Unknown-1Le Théâtre de l’Ouest Parisien accueil entre ces murs une pièce surprenant et étonnante : Le laboureur de Bohême. L’auteur Johannes von Saaz écrit son texte en 1400 suite au décès en couche de sa femme, Margaretha. Il s’imagine échanger avec la mort suite à l’injustice de la séparation définitive de son épouse tant aimé. Etrange?

En effet, un texte du 14ème siècle ne met pas forcèment en appétit. D’ailleurs, la salle du théâtre était à moitié vide, contrairement à d’habitude. Même si on peut considérer l’auteur comme un précurseur d’Erasme ou de Thomas More, le texte reste néanmoins un peu lourd pas moment, voir ennuyant. Heureusement que la mise en scène et l’interprétation servent les mots avec beaucoup de grandeur et de splendeur.

Au coeur de l’histoire deux hommes. A droite de la scène, dans une lumière chaude, tel un personnage de Millet, le laboureur, interprété par Damien Gouy. A l’arrière de la scène à gauche, dans une lumière bleu, tel un personnage de la période bleue de Picasso, la mort, interprété par Clément Morinière.

Sur scène, des jeux subtiles de lumière accompagnant les personnages et une structure en bois, tel une rambarde de streetwear où la mort se ballade pendant ces échanges. La lumière accentue la blancheur de peau de la mort qui se ballade torse et pieds nus. Son corps souple se contorsionne et fait face à la stoïcité du laboureur. Entre eux, un trou béant, la tombe de l’épouse tant aimé. Une frontière marquée d’une noirceur qui justifie les joutes verbales talentueusement écrites.

Vers la fin, en haut de la structure en bois apparaît un ange, rouge à une seule aile qui vient rentre le jugement de Dieu. 1 partout la balle au centre. La mort a fait son travail et le laboureur garde son honneur. La scène s’obscurcit. La laboureur alors déclame à Dieu une prière pleine de bonté et de gentillesse.

La nuit s’opère dans le théâtre. Les applaudissements sont unanimes pour saluer le talent de l’interprétation de ces trois comédiens. Un ravissement malgré la complexité du texte qui mérite d’être lu pour apprécier à sa plus grande justesse. Un beau voyage au 14ème siècle.

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