Une lourde pression repose sur les épaules de Jacques Offenbach. Le 7 juin 1867, en pleine Exposition universelle, le ministre de l’Intérieur lui confie une mission d’importance internationale. Pour le célèbre compositeur, impossible de refuser un tel défi.
Christophe Barbier, ancien directeur de rédaction de L’Express et chroniqueur politique sur BFM TV, est un habitué des planches du théâtre de Poche. Dans Offenbach et les trois empereurs, pièce qu’il écrit et met en scène, il redonne vie à un génie parfois oublié. Il s’appuie sur un épisode historique marquant du 7 juin 1867. Ce jour-là, dans le contexte bouillonnant de l’Exposition universelle, le ministre de l’Intérieur convoque Offenbach au Café Anglais. Sa mission : interpréter un florilège de ses meilleures œuvres pour trois empereurs. Mais qui sont ces illustres personnages ?
C’est à travers une mise en scène mêlant travestissement et séduction que nous découvrons l’histoire. Le riche imaginaire de Christophe Barbier donne à cet événement historique une dimension fantaisiste. C’est aussi l’occasion idéale de mettre en lumière un pianiste remarquable, Vadim Sher, dont la passion et la virtuosité font revivre ces airs que nous connaissons parfois sans même nous en rendre compte. À ses côtés, la soprano Pauline Courtin, dans le rôle d’Hortense Schneider, muse et cantatrice fétiche d’Offenbach. Avec charme et verve, elle retrace les moments marquants de sa carrière et de sa vie, tout en révélant les facettes plus personnelles du compositeur : un coureur de jupons invétéré. Mais surtout un innovateur ayant donné ses lettres de noblesse à l’opéra comique. « La frivolité nous sauvera », résume-t-il avec malice.
Dans cette pièce, l’homme à l’écharpe rouge incarne Offenbach avec une dose réjouissante d’exubérance. Affublé d’un accent allemand prononcé, d’une moustache et d’un monocle, il campe un personnage à la fois théâtral et captivant. En réfléchissant aux morceaux les plus marquants du compositeur, il offre à chacun des interprètes l’occasion de briller pleinement. L’ensemble est porté par un humour pétillant : jeux de mots, anachronismes, situations cocasses… Tout est prétexte à l’amusement. La légèreté de la comédie de boulevard n’est jamais loin. Le public rit, sourit et, parfois, se surprend à fredonner ces airs familiers.
Offenbach, bien qu’ancré dans la culture populaire, est rarement joué aujourd’hui. Pourtant, des œuvres comme La Belle Hélène, Orphée aux Enfers ou La Vie parisienne résonnent encore avec éclat dans nos mémoires. Le spectacle ravive avec brio ces souvenirs musicaux, comme en témoignent les sourires radieux et les applaudissements chaleureux du public.
Un spectacle pétillant d’esprit et d’ingéniosité, qui redonne à Offenbach la place qu’il mérite. Attention, en sortant, vous risquez bien de chantonner quelques-uns de ses airs… tout en souriant !
Où voir le spectacle?
Au théâtre de Poche jusqu’au 12 janvier 2025