Ce n’est pas parce que l’on est un adepte de sang, que l’on ne peut aussi faire son one-man show. Mais il préférable de le faire le soir à la nuit tombée. N’est-ce pas le meilleur horaire pour le public et prendre son repas?

En lisant le titre du spectacle « The dead man show », on a un gros indice sur quoi on va s’attendre. Déjà, il y aura un homme seul en scène et qui comme à l’ordinaire va raconter sa vie. Ce qui peut intriguer est le mot dead. En jetant un regard sur l’affiche, la réponse devient évidente, c’est un vampire. Pour changer, au lieu qu’un gars ordinaire vous raconte ces peines de coeur ou de socialisation, c’est un être immortel qui va le faire. La différence repose sur la durée d’existence beaucoup beaucoup plus longue qu’un être ordinaire.

Zuriel Onaras a su trouvé l’angle original pour tirer le fil de l’originalité. Incarner un vampire permet alors d’inventer tellement d’histoires que le passé devient une vraie source d’inspiration. Il peut s’appuyer à tellement de références littéraires, cinématographiques, historiques, idées reçues… C’est ce qu’il fera dans son texte en utilisant bien entendu Dracula, la peste noire, la transformation… sans omettre des références à la culture populaire contemporaine. Il s’amuse avec les mots et les situations pour faire rire la galerie qui pour la plupart se lance prendre au jeu. On aurait aimé parfois plus de finesse, de délicatesse et de subtilité car le champ des possibles était immense. Souvent, on en vient à deviner à l’avance les blagues et les chutes. Pourtant, on ne doute pas de l’ingéniosité de l’artiste qui a le sens de l’écriture qui aurait pu aller nous chercher là où on ne s’attendait pas. De plus, l’humour noir et caustique aurait eu toute sa place ici.

Alexis Néret propose une mise en scène très bien adaptée. Il joue avec les codes du genre avec un grand siège rouge, une cheminée, une vielle tenue. Le tout assez bien aménagé pour permettre au comédien d’occuper tout l’espace ce qui affirme sa présence. Il ne suffit d’être  à un endroit à un instant pour raconter. Ainsi pour 1h15, Zuriel Onaras laisse de côté pendant un moment son identité. Il doit convaincre qu’il est un autre. Sa conviction donne l’illusion aux autres d’une réalité temporaire. Les rires et les applaudissements chaleureux tendent à nous faire croire que la majorité des individus ont été convaincus.

Un spectacle original qui saura plaire aux fans des vampires. Attention, vous ne rencontrerez pas Robert Pattison.

C’est où?
Au Funambule Théâtre
53 rue des Saules
75018 Paris

Jusqu’au 25 août 2022

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