Louise Guillaume

Connaissez-vous Jean de la Ville de Mirmont? Rien de très étonnant pour un auteur d’un unique roman. Que diriez-vous d’en savoir plus à travers le regard très singulier de Lionel Dray?

 

 

 

 

Lionel Dray décide pour la première fois de mener un projet scénique en solo. Créer, mettre en scène et jouer ne lui fait pas peur. D’ailleurs, pour le prouver, il décide s’inspirer librement d’un ouvrage de Jean de La Ville de Mirmont, « Les Dimanches de Jean Dézert ». Le roman sera la dernière trace de l’auteur avant sa mort au combat pendant la guerre. L’histoire raconte la vie d’un homme sans intérêt qui prend un autre aspect le dimanche car tout est permis. Alors pourquoi ne faire évoquer un être avec un flot de possible via le cinéma? Quelle belle opportunité de présenter les candidats du grand jeu concours de l’été d’un journal qui propose de payer la totalité d’une réalisation. Les propositions les plus folles et les plus insolites se succèdent. Jean Dézert vit des choses que l’humble humain ne pourrait en vivre (et heureusement peut-être). L’artiste a de la suite dans les idées et cela à de quoi dérouter les spectateurs.

Le récit qui déconcerte n’est que la partie immergée de l’iceberg. Le créateur va bien plus loin que cela. La scénographie de Jean-Baptiste Bellon est d’une grande précision pour cet original chaos. Ce que l’on pourrait prendre pour un simple bureau est un plan de travail qui est supporté d’un côté avec des magazines et de l’autre une structure métallique. L’espace est marqué au sol par des toiles en plastique sur lequel repose deux faux murs avec du papier peint déchiré. Lorsque Lionel Dray qui a pris soit son identité ou soit l’un des personnages qui les limitations pour mieux immaculé le sol propre. De ces tongs avec des chaussettes vertes, il laisse une trace de son passage. Le sol noir ne sera pas le seul qui ne va plus être immaculé. Avec un peu d’eau et de farine, le saltimbanque se transforme en clown mime. Il n’oublie jamais de créer un lien de connivence avec le public plus ou moins agile. En tout cas, il se laisse aller à rire de bon cœur. Impossible de partir indemne. Pour en être certain, il suffit de tendre l’oreille à ces individus qui disent : « je n’ai jamais vu ça » avec un sourire de satisfaction. Peut-on rendre meilleur hommage à ce curieux baladin?

Un spectacle qui rend hommage à l’imagination des créatifs qu’ils soient auteurs, cinéastes, cinéphiles et bien entendu comédiens.

 

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