Il existe des femmes qui sont faîtes pour briller au cinéma. Elizabeth Taylor fait partie de ces personnes blessées par la vie, qui se donne dans leur métier et qui défendent des causes. Hollywood n’aurait pas pu être Hollywood sans cette étoile qui s’est éteinte.

Au premier abord, on pourrait être assez réfractaire pour aller voir une pièce sur Elizabeth Taylor. Pour beaucoup ce nom évoque seulement une actrice américaine d’un autre temps. Mais cela serait dommage de passer à côté d’une rencontre et d’un hommage aussi improbables que mémorables. Frédéric Vossier et Maëlle Dequiedt ont allié leur talent pour nous emporter au cœur d’une tornade, au plus près des tumultes de la vie d’une actrice au caractère bien trempé. Elle explosa des carcans des préjugés misogynes, dénonce les homophobes, soutient la lutte contre le sida. Le sexe est un pouvoir dont elle abuse plus que de raison. On ne compte plus le nombre de maris et de divorces. Heureusement qu’elle peut compter sur l’affection indéfectible des milliers de peluches qui sont dans sa maison. L’icône du cinéma américain des années 50 et 60 a marqué Hollywood avec des films comme Une place au soleilLa Chatte sur un toit brûlant ou Cléopâtre dévore la liberté sans aucune limite.

Mathilde Delahaye

En continuité de la salle, des chaises font face à un mur de fils qui fait office d’écran. Une jeune femme arrive micro en main dans une tenue des années 70. Elle débute sa conférence avec quelques questions ouvertes au public. Puis petit à petit, elle va pousser les chaises pour se déplacer entre elles. Et la représentation va monter progressivement vers la violence, la passion, la démesure… Laure Werckmann balance les chaises contre les murs, retire sa perruque à la Liz Taylor, son costume et devient Elizabeth Taylor. Elle prend possession de son corps, de sa désinvolture… et la folie s’empare de son être. Les extraits vidéo de scène de films, la musique électronique, les variations de lumière nous embarque dans un univers à la fois grotesque et sublime. Le spectateur reste captif devant cette improbable et incroyable prestation de Laure Werckmann. Pendant 1h30, elle passe de la gentille demoiselle coincée à une femme pleine de torpeur que rien n’arrête. Et à la fin, le château de carte s’écroule.

Mathilde Delahaye

Frédéric Vossier a écrit un récit de vie tortueux, remplit de paradoxes permettant à Maëlle Dequiedt une mise en scène pleine de liberté et de surprises. Une création singulière portée par la talentueuse et étonnante Laure Werckmann qui insuffle une vie et un désespoir dans la Pupilla du spectateur.

Jusqu’au 31 janvier au théâtre de la Cité Internationale

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