Sur l’étagère de votre bibliothèque se trouvent des récits de Jack Kerouac, Ella Maillart, Nicolas Bouvier, Sylvain Tesson…? L’aventure et le voyage font parties de vos passions. Et si vous alliez faire une exploration philosophique et poétique en compagnie d’un intrépide fabuliste?

Clément Bondu présente avec « Les Adieux (nous qui avions perdu le monde) » la seconde partie de son odyssée réflective sur le monde. Un voyage qui nous emmène en Russie, à Cuba, en Chine, aux Etats-Unis…. où des souvenirs du passé se fracassent à la nouvelle réalité politique du monde actuel. Les tragédies des sociétés nous sont racontées par l’auteur et concepteur du projet. Seul dans une tenue décontractée, il tient un micro et nous guide avec sa voix douce, pleine de mélancolie. Récits réels ou récits imaginés? Nous n’aurons pas la réponse. Mais est-ce si important pour se laisser guider par sa poésie?

La lumière, réalisée par Clémentine Pradier, assez tamisée crée une ambiance singulière favorisant l’écoute et la méditation. On reste dans un espace sombre avec des pointes de lueurs toujours douce. L’évocation de pays s’accompagne de projection de photographies vieillies comme un témoignage véridique de son histoire. Le regard se porte sur ces images qui nous montrent l’ailleurs lointain et celui plus proche de l’Europe.

Nous voyageons surtout grâce à la composition musicale entraînante de Jean-Baptiste Cognet qui accompagne à merveille le phrasé de Clément Bondu. D’ailleurs, lorsque nous rentrons dans la salle notre regard se porte sur le plateau où nous voyons des guitares électriques, un piano, des synthétiseurs, des violoncelles… Un éclectisme d’instruments qui nous interroge sur ce qui va nous être proposé. Le créateur musical entre en même temps ainsi que le poète des temps modernes sur scène puis viennent sept autres musiciens : Franck Rossi-Chardonnet, François Morel, Yann Sandeau, Fanny Rivollier, Aëla Gourvennec, Lydie Lefebvre et Amandine Robilliard. Chacun apporte sa folie et son univers qui nous immerge dans ce constat bien sombre qui nous pousse à la réflexion sur l’avenir du lendemain. Les vibrations nous traversent impliquant tout notre corps dans ces « Adieux ». Impossible de rester impassible face à ce qui nous touche par toutes nos sensibilités.

Un singulier voyage avec des paysages musicaux variés qui nous pousse à réfléchir à nous, notre place dans la société et notre monde.

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