Au loin, on entend le bruit des obus qui éclatent, des armes qui tirent et parfois c’est silencieux. Mais le soldat dans sa tranchée connaît peu de repos. La solitude, le froid, la misère, la maladie et la mort deviennent sa compagne du quotidien.

Grégory Duvall pour sa première pièce a choisi une thématique assez particulière : la première guerre mondiale. Pour raconter l’horreur de ce terrible conflit meurtrier, il va nous faire rencontrer deux soldats. Un qui choisit de s’engager malgré ces 70 ans, Emile (Jean-Claude Robbe) et un autre, enrôlé de force dans la fleur de l’âge, 27 ans (Grégory Duvall). On n’a plus le temps de former les recrues qui arrivent. Elles deviennent pour beaucoup de la chair à pâté que les généraux envoient sans scrupule se faire massacrer. Et toute personne qui remet en question un ordre sera fusillé sur le champ. On meurt avant et on parle après. C’est à chacun de choisir alors comment il souhaite mourir. En parallèle des scènes de combat, une jeune femme, Marie (Amala Landré) apparaît, rayonnante. Elle est restée dans le village en attendant le retour de son mari. Chaque lettre permet de donner un peu de sourire, d’espoir. Une occasion aussi de montrer le travail des femmes pendant la guerre et leur importance.

Le comédien et auteur tenait à faire un travail de mémoire avec son spectacle. Avec une magnifique fin où ce jeune combattant deviendra le symbole de tous ces morts. Il est le soldat inconnu, place de l’Etoile où brûle à jamais une flamme. Ce travail d’écriture se trouve mis en avant grâce à une mise en scène de Philippe Ogouz richement décoré avec précision et surtout grâce à une mise en son de Michel Winogradoff. La musique est une composante important du spectacle. Bruit de bombes qui éclatent, d’armes qui tirent, d’avions qui volent et parfois le bruit de la nature qui entoure les combattants. Des sons importants pour se sentir immerger au cœur de l’histoire. On pourrait presque assister au spectacle en fermant les yeux. Une création indispensable à la structuration de la représentation. Le souci lorsqu’on veut parler d’un sujet aussi complexe que la première guerre mondiale et en 1h15 on ne peut aborder tous les sujets. L’auteur a tenté d’aborder beaucoup trop de sujets allant du souci de la hiérarchie à la religion mais difficile de laisser la place à tout. Mais le résultat saura séduire autant les personnes qui s’intéressent à cette période que les scolaires qui l’étudient à l’école.

Un spectacle qui met au cœur de son récit les noirceurs de l’Homme au cœur d’un conflit sanglant et meurtrier. N’hésitez pas à vous plonger dans une page de l’histoire à la rencontre du soldat inconnu.

Ce spectacle a reçu le label « Centenaire » délivré par la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale.

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