Quand la différence se voit extérieurement, chaque jour devient un combat contre les mauvaises langues. Noémie Fansten avait un strabisme et des lunettes. Derrière ce problème d’apparence simple ce cache une vision du monde totalement différente.

Noémie Fansten perçoit ce qui l’entoure de façon très particulière. Elle est synesthésique. Cette particularité visuelle fusionne plusieurs sens en même temps. Ainsi notre jeune comédienne perçoit des couleurs dans les lettres ou des vibrations teintées pour les gens. Ainsi la perception de ce qui l’entoure se trouve indéniablement différente des autres. En plus, de cette façon de voir le monde ces yeux lui font d’autres tours. Un fort strabisme qui demande des rencontres avec des spécialistes qui vont l’inciter à faire des exercices très spécifiques. Ainsi cette image de lion qu’il faut mettre dans l’image de la cage. Il faut impérativement mettre le lion en cage. Une partie d’elle s’y refuse, pourquoi enfermer cette partie d’elle pleine de liberté et de fougue? Pour faire plaisir, elle fera l’exercice mais une fois à l’extérieur le lion pourra de nouveau gambader où celui lui plaît. Une opération lui permettra d’abandonner ces lunettes.Le regard des autres change sur elle et l’attention portée la flatte. Une occasion de profiter de toutes les opportunités qui s’offrent à elle. Mais au fond, elle restera un serpent à lunette. Il faudra encore quelques années pour que le bien-être et l’épanouissement frappe à sa porte.

La différence cela marque les gens. De cette expérience assez singulière, Noémie Fansten a décidé de se raconter dans un livre « Le lion dans la cage ». En 2017, elle décide de monter sur scène pour donner vie à son récit personnel. Seule en scène, dans une robe bleue outremer, elle rayonne de plaisir d’être là même si je ressens une petite timidité. Son envie de partager et son enthousiasme se font sentir. Le regard pétille comme un défi à elle-même. Sans jamais se départir de son soutire, elle raconte sa jeunesse, son passage à l’âge adulte à celui de maman. Le temps lui a permis de se trouver et de se poser les bonnes questions. Quand on ose, tout est possible. La mise en scène de Bertrand Suarez-Pazos correspond à merveille aux émotions communiquées. Un écran diffuse des couleurs, des motifs qui jouent avec le texte et l’ombre de la comédienne. Cela s’accompagne de musique assez discrète qui souligne élégamment les transitions.  Bien entendu, ces courtes vidéos se font échos à la synesthésie de Noémie Fansten. Ainsi pendant un cours instant, nous aussi notre regard change de relief et se rapproche du sien. Une expérience pleine de douceur et de délicatesse.

N’hésitez pas à rencontrer une étonnante artiste généreuse et souriante qui partagera avec vous un moment de sa vie. Vous en sortirez le sourire aux lèvres.

Théâtre de la Contrescarpe 
5 rue Blainville
75005 Paris

jusqu’au 30 décembre 2018



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