ELLE n’est pas une personne ordinaire. Dans la plus grande discrétion, on l’appelle aussi sa sainteté le pape. Il faut fixer son image mais cela pose bien des questions. Y aura-t-il des réponses ?

En 1955, Jean Genet écrit « Elle ». Toutefois, il laissera le texte inachevé. Il refuse même sa publication avant sa mort. La pièce prendre vie sur la scène d’un théâtre qu’en 1989 avec Maria Casarès. Aujourd’hui, c’est au tour d’Alfredo Arias de présenter autrement cette singulière histoire. Il prend le parti déjà de commencer avec le prologue de Juliette et le Pape du Marquis de Sade et s’achèvera avec l’épilogue À un Pape de Pier Paolo Pasolini en italien. Un choix qui n’est absolument pas neutre pour compléter ce récit.

Le décor assez pauvre permet de valoriser l’impertinence et la provocation des mots. L’expression « L’habit ne fait pas le moine » prend ici tout son sens. Perversion affiché avec un religieux se baladant à moitié nu. Travestissement de l’apparence comme des pensées qui peuvent être à double sens. Homosexualité provocatrice dans les actes et les paroles. Réflexion sur l’importance d’une image et de sa diffusion. Ou faudrait-il qu’il n’y ait pas d’image pour qu’on aime encore plus le pape ? A moins qu’il faille qu’il soit un morceau de sucre et pourrait ainsi couler dans les veines de tous les croyants ? Le metteur en scène joue l’effrontée avec des petits détails comme une pomme rouge, sur le fait que des femmes jouent le rôle d’hommes, une robe incroyable pour le pape avec fesses à l’air…

Un spectacle étonnant qui va surprendre l’observateur dans sa contemplation christique.

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