Sur le plateau du TCI, quatre jeunes filles prennent le pouvoir et viennent crier leur liberté de pensée au féminin. Apprendre à désobéir à ces hommes qui vous disent que vous êtes inférieure, que vous ne valez rien, que vous n’êtes que tentation… Voilà un message qu’il faut entendre pour espérer une société où l’égalité et le mieux vivre ensemble soit possible.

Lou-Adriana Bouziouane, Charmine Fariborzi, Hatice Ozer et Séphora Pondi arrivent sur scène marchants, côte à côte au même rythme. Elles ont le regard fier, défiant le monde. Leur présence montre un aplomb et une confiance prête à tout affronter. L’une après l’autre, elles prennent la parole et partagent un moment de leur vie. Ces jeunes femmes d’Aubervilliers, issues de la première, de la deuxième et troisième générations de l’immigration viennent raconter un moment de rupture. L’une cela va être la conversion par l’amour, l’éducation par la violence, la discrimination par la couleur de peau ou la gestion de sa foi. Mais face à la manipulation, aux coups, à la pression sociale…  elles ont pris leur courage pour dire non. Le chemin de leur destinée c’est à elles de l’écrire et de l’inventer. C’est à elle que revient ce droit et à aucun homme quel qu’il soit.

Les histoires vraies de ces jeunes filles voulant dévorer la vie à pleines dents sont véridiques. Le dramaturge Kevin Keiss avec l’aide d’Alice Zeniter et de la metteure en scène, Julie Berès, ont structuré les récits pour les faire rentrer dans le cadre du théâtre. Ainsi elles ne sont plus vraiment elles. L’histoire écrite met de la distanciation avec leur vrai moi et deviennent des personnages. Malgré les peines et les souffrances, jamais elles ne sont désespérées. D’ailleurs, la moquette noire va être arrachée laissant apparaître une zone dorée. Il faut creuser sous la surface pour découvrir les trésors. Une approche assez originale de Julie Berès tout comme l’occupation de l’espace. Cette grande scène ne semble jamais vide. Seule ou toutes ensembles, elles sont partout. Leur énergie se dégage surtout lorsqu’elles dansent. Leur corps s’arrête rarement de bouger. Il y a même des moments où chacune va réaliser le même geste. On notera une différence dans le rythme. Normal, elles sont différentes donc elles bougent différemment. Différente mais une même force les anime pour rester droites et fières de ce qu’elles sont.

Alors devenez qui vous voulez. Poussez un cri de révolte pour entrer en résistance face à la violence du monde.  Et quand vous aurez acquis des certitudes n’oubliez pas d’inscrire sur un mur : Liberté, j’ai écrit ton nom.

Théâtre de la Cité Internationale
17 boulevard Jourdan
7514 Paris 

Jusqu’au 8 décembre 2018

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