1-17Après avoir connu un grand succès à Avignon, le Vingtième théâtre accueille le spectacle loufoque de Pierre Notte, Pédagogies de l’échec. Une catastrophe naturelle se passe quelque part dans le monde. Dans une tour d’immeuble, il reste juste un espace qui ne s’est pas écroulé avec deux salariés. Ils s’accrochent à ce qui reste tout en essayant de faire comme de rien mais tout va finir par leur échapper.

Sur scène, deux personnages sur une petite surface de l’immeuble où ils travaillent. Tout autour d’eux s’est écroulé, plus de cuisine, plus de toilette, plus de bureau de chef, plus d’étages de rh… Juste eux deux. Une femme cadre, responsable et un subalterne, homme vont devoir partager le dernier espace non détruit autour. Mais voilà, l’équilibre du sol doucement vacille tout comme la raison de nos héros.

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La frontière sociale se rappelle à eux comme la mer qui s’écrase contre les rochers. Même quand les armes se baissent, cette question se position revient. Pourquoi pas faire l’amour? Ils se mettent d’accord mais la question se qui va dessus se pose et personne ne veut être en dessous. Finalité, chacun repars dans son coin avec la peur et l’inquiétude au coeur de l’estomac. Pas pour très longtemps car les circonstances vont devoir les rapprocher pour mieux se critiquer, se jauger, s’apprécier…. 

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Le travail ne peut pas se poursuivre. Il faut l’accepter. Une chose horrible est arrivée, il faut l’accepter. Il faut passer au dessus des rumeurs, des obsessions, des rancoeurs, de la violence des rapports hiérarchiques et l’absurdité de certaines tâches ou contrat. Une porte de sortie s’offre à eux quand des hommes montant des échafaudages arrivent. Ce n’est pas pour les sauver, cela fait partie du contrat passé qui va ruiner l’entreprise. Le budget n’était pas suffisant pour construire. 

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Tout cela vous semble absurde comme histoire? Cela tombe bien puisque c’est le cas. D’ailleurs, c’est la marque de fabrique de Pierre Notte. Bien entendu, cela fait référence à notre monde qui aime continuer à faire semblant de ne pas voir les problèmes. Sauf qu’à un moment, il faut faire avec et choisir d’avancer ou pas. Cette chute se montre visuellement puisque au fur et à mesure, la scène surévelevée sur laquelle se trouve nos deux comédiens s’incline les poussants à trouver un difficile équilibre. Etrangement, on rit de la cruauté de la situation et des situations cocasses. Un sentiment partagé m’a habité en sortant du spectacle. Très bien écrit et terriblement bien joué, mais quelque chose dérange. Etait-ce le sujet? la façon dont c’était présenté? la mise en scène? Une certitude, je ne suis pas prêt d’oublier cette prestation hors du commun. 

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 Un huit-clos totalement surréaliste où deux personnes ont du mal à affronter la réalité d’une situation catastrophique. Un spectacle particulier, interprété avec un talent fou plongeant le spectateur dans sa propre confusion. Vous voulez être surpris? Dirigez-vous au Vingtième Théâtre. 
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