LE-JEU-DE-L-AMOUR-AfficheAprès avoir mis en scène Marie Tudor de Victor Hugo en version glam rock à la Pépinière, il revient avec une version totalement déjanté du jeu de l’Amour et du Hasard de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux. Rien de tel qu’un dépoussiérage en règle pour redonner une autre vie à ces classiques. Prêt pour un bon dans le temps ?

Bienvenue dans une famille bourgeoise, où une jeune femme, Sylvia, doit épouser un homme, Dorante, qu’elle n’a jamais vu. Elle s’y refuse fortement et l’affection de son père va lui permettre de mettre en place un fin stratagème afin de connaître l’homme en question. Si ce dernier lui plaît, elle l’épousera et s’il lui déplaît l’alliance entre les deux familles ne se fera pas. Une idée bien moderne qu’insère Marivaux.

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Sylvia décide de se faire passer pour sa servante, Lisette et Lisette prendra sa place. Ainsi, elle aura le loisir de pouvoir observer le monsieur en toute liberté. Cela aurait été astucieux, si le jeune homme en question n’avait pas eu la même idée. Les deux familles sont dans la confidence de ce jeu de dupe.

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A grand renfort de travestissement, cher à l’auteur, les personnages vont échanger leurs conditions sociales mais leurs manières vont vite les rattraper. Ainsi méprises et quiproquos vont se succéder pour le plus grand plaisir du spectateur qui se laisse aller au rire. J’ai beaucoup rit même si j’ai dû déjà voir quatre fois la pièce.

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Il faut dire que le metteur en scène propose une scénographie très intelligente et pétillante avec ce décor (de Muriel Valat) s’adaptant très vite à l’espace nécessaire, en bougeant juste un meuble. Et les costumes aussi (d’Aurore Popineau) avec ce subtil mélange d’ancien et de moderne qui sont totalement raccord avec le maquillage qui évoque la classe sociale. J’ai adoré cette robe très classique qui se soulève avec des petites ficèles. Ingénieux et très drôles, l’improbable situation mêlée à cette surprenante technique ne peut faire que sourire.

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Dans un ryhtme très dense, Anne Bouvier, Jérémie Bédrune, Philippe Calvario, Nicolas Chupin, Eric Guého et Marie-Pierre Nouveau donnent beaucoup d’énergie pour incarner ces personnages très vraisemblables. Ils incarnent à la perfection ces deux couples destinés à s’aimer et ce père avec son fils, bienveillant dans la dérision. Le temps passe et je suis restée captivée devant cette énergie qui sert à merveille ce Marivaux.

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Il y a temps à dire sur les décors, les effets de transparence, cette musique avec des extraits de Gainsbourg, les jeux de lumière qui forment un tout très complet et très réfléchi. Le tout illumine une histoire qui ne vieillit pas temps que cela. Même si la moral ne change pas, car chacun retrouve la place qu’il doit avoir. On ne mélange pas les nobles avec les torchons. D’ailleurs, on retrouve la même idée dans L’île des esclaves. 

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La rencontre de ce jeu de l’Amour et du Hasard fut un véritable ravissement. Un spectacle plein d’énergie, de folie, d’imagination, de travail et surtout de talents. Alors si l’envie de rire et de se détendre avec bonne intelligence, vous tente, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

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http://www.theatrelapepiniere.com/spectacle.php?id=53

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