Capture-d’écran-2014-12-15-à-12.43.25Jean-Michel Ribes, encore une fois laisse carte blanche à Pierre Notte, auteur en résidence, pour créer un spectacle loufoque. Rien de mieux qu’un repas de Noël pour trouver de l’inspiration, d’où ce fameux titre : C’est Noël tant pis. Alors, l’auteur nous emmène dans une famille en apparence normal mais qui très vite va révéler ces failles.

Bernard Alane, Brice Hillairet, Silvie Laguna, Chloé Olivères et Renaud Triffault incarnent une famille dite normal. Un père, une mère, deux garçons, une belle-fille et une grand-mère. Le repas se déroule chez la grand-mère, les enfants arrivent en retard, apportent une galette des rois au lieu de la buche tout en oubliant les entrées… Puis les plombs sautent, la grand-mère disparaît et à partir de là tout part dans tous les sens.

Et ma bûche ? Je m’assois dessus ? C’est la fête à mon cul ? s’exclamera Maman

La grand-mère est retrouvée nue sous la table. Le plus jeune des fils portent les habits de sa grand-mère qui doit être emmené aux urgences. C’est sur son lit de mort que sa famille se retrouve et parle d’elle déjà en prenant en compte qu’elle n’est plus de ce monde. Qui va reprendre sa maison et les autres biens ? Les paroles s’échangent et bouleverse le plus jeune qui va tenter de se pendre et qui va être sauvé par tous.

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Les liens disloqués de cette famille dysfonctionnelle cherchent une réparation qui passe par les mots et les actes. Cela reste assez difficile à faire surtout si l’on veut rester cordial. Alors les vérités qui fâchent et qui blessent se disent franchement. La méchanceté, la cruauté côtoient les faux-semblants, les rancœurs, l’incommunicabilité sur toile de fond d’humour, certes un peu noir. Mais on rit quand même et de bon coeur.

Déboutonner ton pantalon quand on sait ce qu’il y a dessous c’est presque humanitaire: dit la mère

Pierre Notte avec sa plume affutée dissèque les hypocrisies de notre modèle familiale et relationnel où le bonheur n’est qu’une utopie à laquelle on veut croire. Toutefois la rencontre avec le mur de solitude est brutale et véritable. La mise en scène très codifiée du dramaturge dans un décor très simple et mobile sublime la gravité des situations. Ainsi le sapin se transforme en table, en voiture ou encore en lit d’hôpital. Trois petites chansons ponctuent l’histoire, où l’on se croirait dans une comédie musicale. L’excellent jeu des comédiens sert avec talent ce texte qui ne peut laisser indemne tout autant le lecteur que le spectateur.

Pourquoi faut-il que le 24 décembre se transforme toujours en 11 septembre ? se lamente la mère

Alors si vous souhaitez rencontrer cette famille à la fois pathétique, destructrice, drôle et incongrue durant 1h35, vous avez jusqu’au 10 janvier pour la rencontrer sur scène.

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Ce qu’en dit la presse
Le Parisien Quand la famille perd la boule
Noël se termine aux urgences, par une crise de nerfs et une tentative de suicide. La famille s’enguirlande mais retisse in extremis ses liens disloqués. Drôle et grinçant.
Thierry Dague 23 déc. 2014

Télérama Sortir
De la situation, galvaudée, d’un Noël raté, l’auteur-metteur en scène Pierre Notte tire une comédie d’un noir brillant aux reflets plus profonds qu’il n’y paraît. Notte cultive avec modernité un ton Michel Audiard à hurler de rire. Quand sa troupe d’acteurs fétiches chante en chœur, on se croirait chez Marguerite Duras. Notte réinvente le conflit de générations comme jamais.
Emmanuelle Bouchez 24 déc. 2014
Les Echos Noël noir au rond-Point
Pierre Notte malmène « l’esprit de Noël » dans cette farce à la fois hilarante et tragique. Dans ce nouvel opus, il y a plus d’épure, plus de gravité aussi. L’écriture fluide est une joie pour les acteurs. Pierre Notte a réuni une famille d’enfer. La mise en scène est tranchante. Drôle, osé, le spectacle ménage de beaux moments de tendresse. C’est un vrai conte de Noël que nous offrent Pierre Notte et sa famille fêlée.
Philippe Chevilley 22 déc. 2014

Théâtral magazine.com
La mise en scène est astucieuse et alerte, elle permet aux comédiens de jouer leur partition à la note près. Bernard Alane, Brice Hillairet, Silvie Laguna, Chloé Olivères et Renaud Triffault ne jouent pas, ils SONT les personnages. Stupéfiants de justesse.
Nathalie Simon 15 déc. 2014

Un Fauteuil pour l’Orchestre
Pierre Notte trousse une comédie noire et vacharde, grinçante, aux répliques assassines et acides bien senties. Il a l’écriture alerte et vive, un sens de la répartie formidable.
Denis Sanglard 12 déc. 2014

Froggy’s delight
Pierre Notte à son meilleur niveau dans une pièce saignante, cinglante. Une scénographie astucieuse, des costumes réussis de des acteurs tous excellents : tous les ingrédients sont réunis pour donner à C’est Noël tant pis des allures de comédie amère où les rires font table commune avec les larmes. La verve de Pierre Notte, plus en forme que jamais, et son style inimitable, qui jongle avec les mots et impulse au dialogue son tempo, font mouche. Une brillante démonstration d’un Pierre Notte retrouvé pour un Noël à la fois délicieusement tendre et acide.
Nicolas Arnstam 15 déc. 2014

 

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